Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, la prière                     Derrida, la prière
Sources (*) : Derrida, Dieu               Derrida, Dieu
Jacques Derrida - "Séminaire "La bête et le souverain" Volume II (2002-2003)", Ed : Galilée, 2010, pp291-2, 300

 

Portrait d'une jeune fille portant un livre de priere (Agnolo Bronzino, 1549) -

Derrida, le pouvoir, le souverain

Si l'on veut soustraire Dieu à l'onto-théologie, voire excéder sa souveraineté, il faut réapprendre à lui adresser prières et sacrifices

Derrida, le pouvoir, le souverain
   
   
   
Il faut mettre en œuvre, au - delà du souverain Il faut mettre en œuvre, au - delà du souverain
               
                       

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C'est ce que suggère Derrida à partir de plusieurs citations de Heidegger :

- [La Causa sui (cause de soi) ou Ursache (chose primordiale)], "tel est le nom qui convient à Dieu dans la philosophie. Ce Dieu, l'homme ne peut ni le prier ni lui sacrifier. Il ne peut, devant la Causa sui, ni tomber à genoux plein de crainte ni jouer des instruments, chanter et danser" (Heidegger, Identité et différence, p306 de la traduction française, texte de 1957).

- "Ainsi la pensée sans-Dieu, qui se sent contrainte d'abandonner le Dieu de la philosophie, le Dieu comme Causa sui, est peut-être plus près du Dieu divin. Mais ceci veut dire seulement qu'une telle pensée lui est plus ouverte que l'onto-théo-logique ne voudrait le croire" (Ibid).

- "Quand je parle sur le mode de la prière, cette parole ne prétend pas informer l'autre à propos de quelque chose, au sens où j'augmenterais ainsi mes connaissances. Mais la prière n'est pas non plus la communication du fait que je souhaite quelque chose, que je suis animé d'un souhait. Cette parole n'est pas davantage le simple souhait, mais l'accomplissement concret d'un prier un autre" (Heidegger, Les Concepts fondamentaux de la métaphysique, pp446-447, cours de 1929-30).

Selon Heidegger, le Dieu de la philosophie est celui du logos, de l'onto-théologie. On peut le mentionner, mais on ne peut pas lui adresser une prière (d'ailleurs il n'a pas d'adresse). Derrida oppose ce Dieu, Être suprême, Étant souverain fondateur, à celui auquel Pascal a adressé une prière posthume datée du 23 novembre 1654 et cousue dans la doublure de son vêtement, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Pascal lui dit "tu" (Père juste, le monde ne t'a point connu, mais je t'ai connu), de même que Robinson Crusoé, son contemporain (Seigneur, aie pitié de moi). Heidegger ne le tutoie pas, sa discursivité reste constative, mais il laisse entendre qu'en priant, on pourrait peut-être se détacher du Dieu des philosophes. "Est-ce que cela nous appelle à excéder toute souveraineté ou seulement la souveraineté onto-théologique, voilà les questions qui nous attendent, avec l'instance du Walten" écrit Derrida. Cet au-delà, c'est lui-même qui en parle, et si Heidegger l'évoque, c'est plutôt en-deçà, en tant que source de la différence ontico-ontologique, Walten.

Portrait d'une jeune fille portant un livre de prière (Agnolo Bronzino, 1549).

 

 

Il se pourrait que l'athéisme philosophique heideggerien rejoigne la religiosité de Pascal. Dans les deux cas le Dieu auquel on s'adresse n'est pas le souverain tout-puissant, la cause et le fondement de ce qui est, mais autre chose. Dans le cas de Pascal, la question posée (sans réponse) est dirigée vers d'autres humains. Feu écrit-il dans son texte cousu, Père juste, le monde ne t'a point connu, mais je t'ai connu. Dans le cas de Heidegger, il faut un pas en arrière pour s'orienter vers cet autre chose pour lequel Derrida privilégie le mot Walten. Peut-on prier le Walten ? demande-t-il (p302). Heidegger exclut la prière de son élaboration, mais la fait revenir par un autre biais, quand il explique que la prière renvoie au logos semantikos, cette forme générale du logos qui inclut les énoncés performatifs et dont l'animal est privé. Le logos semantikos est celui des discours, des œuvres poétiques, et aussi des pièges, des ruses et des mensonges, ce qui suppose un mouvement d'ouverture (entre l'être et l'étant), un pouvoir de dissimulation (Verborgenheit), de retrait, de signification du langage qui ne se rabatte pas sur l'apophantique (l'opposition vrai/faux) - ce qui pose à nouveau la question de la prière.

A noter que, dans la continuité de la tradition juive qui a substitué la prière aux sacrifices, Derrida met sur le même plan ces deux actes dits performatifs. Les deux sont doubles. D'une part, ils prennent acte de la dette - il faut rendre ce qui m'a été donné; pour recevoir, je dois d'abord donner. Mais d'autre part, c'est un don dont la réciproque n'est jamais garantie, un échange dont le résultat, la réponse, resstent incalculables. Il faut les deux dimensions pour légitimer la prière, comme le sacrifice.

 


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