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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Qui légitime l'artiste?                     Qui légitime l'artiste?
Sources (*) : Orlolivre : Prétendre à l'art, sans art               Orlolivre : Prétendre à l'art, sans art
Paul Audi - "Discours sur la légitimation actuelle de l'artiste", Ed : Les Belles Lettres, 2012, p26

 

Citation du recueil d'articles d'Ad Reinhardt, "Art as Art" -

Paul Audi

[Ce qu'on appelle l'"art et la culture" est l'unique et ultime instance susceptible de légitimer la qualification d'artiste]

Paul Audi
   
   
   
                 
                       

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Toutes les définitions de l'artiste conduisent au même type de circularité. D'une part, l'artiste se veut souverain, autonome, il ne peut s'autoriser que de lui-même; d'autre part, il faut qu'une instance le légitime, et aucune autre instance que l'art et la culture ne possède une légitimité suffisante pour cela. Cette circularité ne doit pas étonner, car c'est celle du principe d'autorité lui-même. "L'autorisation autorise l'autorité", dit Jean-François Lyotard. De la même façon, l'"art et la culture" édictent la norme qui les autorisent eux-mêmes, dans leur pleine souveraineté, à édicter la norme. Il en résulte d'une part l'artiste, qui ne peut s'imposer sur la scène que par un acte violent, performatif et normatif, et d'autre part l'oeuvre d'art, syntagme lui-même circulaire.

Depuis que les règles du métier ont perdu la capacité de définir le peintre ou le sculpteur (vers 1802, quand Schelling a publié la Philosophie de l'Identité, peu d'années après que le mot "artiste" ne soit entré en France dans le langage officiel), ce n'est plus la teneur de l'art qui compte, mais la subjectivité individuelle de l'artiste, son originalité et sa singularité. Mais qui juge de cette subjectivité? L'"art et la culture", cette instance qui déborde l'idée romantique de l'art.

Pour s'affranchir de toute instance extérieure, l'artiste doit s'affirmer lui-même, se légitimer soit par son style de vie (Beuys), soit par sa puissance créatrice ou performative. Par cet acte, il devient artiste et aussi, selon Marcel Duchamp, anartiste. Le préfice "an", apparemment privatif, précède ironiquement mais vigoureusement la ferme revendication du statut d'artiste. Mais qui peut garantir le succès de cette opération quasi-démiurgique, "Ceci est de l'art"? Personne. Ou plutôt : seule une instance collective et impersonnelle, l'"art-et-la-culture", détient ce pouvoir de reconnaissance - qu'elle peut accorder ou retirer à tout moment. Dans chaque oeuvre, le concept de l'art est ainsi mis en relief, en abyme et en crise. Chaque fois l'artiste pose la question de l'essence de l'art, qui reste toujours indécidable.

Le paradoxe atteint son comble quand l'"anartiste" qui prétend dénoncer le système de l'art, multiplie les compromissions qu'il fait mine de réprouver. Son autonomie d'artiste dénonciateur n'est alors que le moyen par lequel il se soumet sans limite aux règles de l'art-et-la-culture.

 

 

Citation de Ad Reinardt, dans son recueil d'articles "Art as Art".

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Propositions

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Il y a dans toute définition officielle de l'artiste - comme celle de l'UNESCO - une violence performative : elle crée un droit, elle fait la vérité, elle stabilise le sens

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Seule une instance distincte de lui pourrait légitimer la nomination de l'artiste en tant que tel - or une telle instance serait illégitime, car contraire à sa souveraineté de principe

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L'"anartiste" est cet "artiste" qui prétend s'affranchir de toute instance extérieure et ne se légitimer comme artiste que par sa puissance créative ou performative

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Dans l'oeuvre "d'art" moderne, l'artiste pose chaque fois la question de son essence; il chante la gloire de "l'art" qui en chaque oeuvre se met en oeuvre

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Notre temps est celui où les artistes ne doivent plus à la teneur même de leur art d'être ce qu'ils sont

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Pour Joseph Beuys, la force de légitimation de l'artiste ne tient pas à son dire performatif, mais à la capacité humaine à créer ses propres conditions de vie

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A force de dénoncer le système de l'art, certains "artistes" finissent par se soumettre entièrement à ses règles - qui sont celles de l'industrie culturelle

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Le mot "artiste" est apparu pour la première fois dans un document officiel en 1798, quand la Révolution a été confrontée à des choix fiscaux

 


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