Derrida
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Les collectes de l'Orloeuvre
   
     
Louis Soutter, l'inépuisable                     Louis Soutter, l'inépuisable
CinéAnalyse : en incarnant la différance               CinéAnalyse : en incarnant la différance
Michel Thévoz - "Louis Soutter (1871-1942) Catalogue d'exposition dirigé par Hartwig Fischer", Ed : Kunstmuseum, Bâle, 2003, p69

 

Le poteau final (L. Soutter, 1937/42) -

Le cadre (ce qui s'en éparpille)

Sans autre objet que sa "différance", l'oeuvre de Louis Soutter sème à tout vent, elle reçoit son sens du regard de l'autre

Le cadre (ce qui s'en éparpille)
   
   
   
Logocentrisme ou dissémination Logocentrisme ou dissémination
Oeuvre, arrêt, différance               Oeuvre, arrêt, différance    
                       

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Les contemporains de Soutter ont été très peu nombreux à s'intéresser à son oeuvre. Dans l'institution où il avait été "placé", on le méprisait et on jetait ses dessins. Sans doute leur regard n'était-il pas mûr. Pour eux c'était un fou, un exalté, un déséquilibré; mais lui cherchait surtout à éviter les clichés, les stéréotypes, les évidences figuratives. Il semblait introverti, mais la puissance de son imagination l'affranchissait de lui-même. En laissant s'écrire le trait et la ligne, en laissant les trames et les figures s'entrecroiser, en ne subordonnant jamais le dessin à la signification, il lançait un appel à un autre qu'il avait peu d'espoir de rencontrer dans la vie courante, mais qui était son véritable interlocuteur. Lui-même interprétait ses dessins a posteriori, par un titre qu'il pouvait changer au dernier moment, laissant ouverte l'indécision.

Indifférent au contrat social, Louis Soutter faisait en sorte que les cadres matériels de l'oeuvre ne la bornent pas. Ni les bords du dessin, ni le passage du temps ne l'affectent. Le mouvement qu'il a lancé (celui de la différance) continue à semer à tout vent. Ses oeuvres n'ont pas fini leur travail de déconstruction et de dissémination.

 

 

Les spécialistes qui ont établi le catalogue des oeuvres de Louis Soutter ont intitulé ce dessin "Le poteau final". C'est simple et compréhensible. Mais si l'on regarde à gauche et en bas du dessin, voici ce qu'on lit : "Le POTeaux Final", et plus loin "A la limite +unêtre". Si l'on admet que le poteau final, à droite, se dresse sur une tombe, alors on peut comprendre la formulation "A la limite, plus un être" comme une sorte de déploration de la mort. Mais le poteau, ici, s'écrit POTeaux, avec un "x" nettement marqué. Faut-il lire "pot aux eaux" comme il y aurait un "pot aux roses" (dans le sens où Découvrir le pot aux roses, ce serait Mettre à jour quelque chose qui vous était tenu intentionnellement caché, comme l'explique le TLF), ou alors un pont aux ânes (choses facile à faire)? Soutter n'a rien fait pour éclaircir l'énigme, il a mis deux syntagmes dont le sens obscur n'est pas dû à son ignorance, car il connaissait parfaitement et le français, et l'orthographe, mais à son refus de subordonner la figure au sens. Alors observons ces personnages, et notamment le double trait bleu qui les relie. Avançant vers la droite, ils ne semblent pas arrêtés par le bord. Ils continuent - et ils continueront. La mort pour eux (pas plus que pour n'importe quel autre spectre) n'est pas une limite. Leur danse ne les conduit pas au tombeau, mais aux limites de l'être.

 


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