Derrida
Scripteur
Mode d'emploi
 
         
           
Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook

 

TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Documentaire, sujet, doute                     Documentaire, sujet, doute
Sources (*) : CinéAnalyse : en se pensant pensant le monde               CinéAnalyse : en se pensant pensant le monde
Jean-Louis Comolli - "Corps et cadre - Cinéma, éthique, politique", Ed : Verdier, 2012, p54

 

-

CinéAnalyse : en diffractant la signature

[Le journaliste de cinéma documentaire avoue sa subjectivité; il doute, enquête, interagit avec le monde filmé et livre en les signant les résultats de son investigation]

CinéAnalyse : en diffractant la signature
   
   
   
                 
                       

Pour l'acquérir, cliquez

sur le livre

 

Jean-Louis Comolli oppose l'information télévisuelle au cinéma documentaire. Alors que le présentateur, cet homme-tronc maquillé, privé d'existence réelle, énonce dans le petit écran une parole désincarnée, le journaliste est un homme souvent obscur, fragile, instable, un enquêteur, un témoin qui s'implique comme corps et sujet de la narration, et signe de son nom ses reportages. Travaillé par les contradictions, pris dans une dialectique insoluble du vrai et du faux, il doit faire la preuve de ce qu'il avance, sans pouvoir compter sur aucune maîtrise du dispositif médiatique. Il cherche sans savoir, à l'écart des positions surplombantes.

Dans la logique médiatique, il faut être présent aux points chauds, accumuler les informations spectaculaires, monter des coups de théatre. Le souci du spectacle empêche de penser. Mais le journaliste peut choisir le retrait (s'il n'est pas sûr de ce qu'il avance), il peut préserver ses interlocuteurs en gardant pour lui certains secrets, il peut enquêter, attendre que les choses se décantent, s'impliquer dans les situations réelles, insister auprès des acteurs sociaux. Entre le film et le monde filmé, il engage une interaction. Il n'énonce pas une certitude, mais facilite les passages, les traductions, les transformations. Il fait apparaître ce qui était latent ou caché.

Le journaliste-enquêteur est présent corporellement sur la scène. Il entre en relation ou en conflit avec les autres corps en jeu (des corps parlants-filmés), les affronte physiquement. Il s'incarne, prend un risque, vit l'expérience du rapport à l'autre. Il s'intéresse à la parole de ses interlocuteurs et pas seulement à ses propres questions. Il s'expose aux mutations du monde. Tout cela est incompatible avec le docu-fiction, qui effacte les traces et restitue une réalité fabriquée, étrangère aux lieux disparus; et incompatible également avec un type de documentaire où, en se mettant à la même place que l'autorité, la justice ou le pouvoir d'Etat, la caméra fait preuve de violence ou de cruauté.

 

 

--------------

Propositions

--------------

-

Le cinéma documentaire, à la frontière entre le cinéma et l'information, est un lieu de passage, de traduction, de transformation et d'altération

-

Il y a de la violence dans tout geste de filmer, et de la cruauté dans tout cinéma documentaire ("Délits flagrants", film de Raymond Depardon, 1994)

-

Comme le roman, le cinéma de fiction passe "à l'intérieur du secret" - un passage impraticable pour le cinéma documentaire

-

Filmer n'est pas montrer à la façon d'une caméra cachée, c'est établir une relation entre ce qui filme et ce qui est filmé

-

Avec la prise de son synchrone apparaît une nouvelle catégorie esthétique : le corps-parlant-filmé

-

Alors que, dans le documentaire, la parole prouve la liberté de la personne filmée, elle est dans l'interview télévisuelle soumise aux questions, à l'expérience d'une non-écoute

-

Le docu-fiction efface les traces en tant que traces; il réécrit le passé en faisant comme s'il n'était pas passé

-

L'information télévisuelle est un régime de "visibilité générale", qui ramène les puissances magiques du cinéma au seul plan du visible

-

Le cinéma est à la fois l'éclaireur et l'une des forces inexorables qui poussent à l'effondrement du surmoi, cette mutation de l'humanité

 


Recherche dans les pages indexées d'Idixa par Google
 
   
 
 

 

 

   
 
     
 
                               
Création : Guilgal

 

 
Idixa

Marque déposée

INPI 07 3 547 007

 

Comolli
CinemaDocu

AA.BBB

CinemaParcours

DW.LPM

CineSignature

HH.MLK

HJ_CinemaDocu

Rang = WDocumentaire
Genre = -