Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, fable, récit                     Derrida, fable, récit
Sources (*) : Orlolivre : comment ne pas se parergonaliser ?               Orlolivre : comment ne pas se parergonaliser ?
Jacques Derrida - "Parages", Ed : Galilée, 2003, p133

 

Jonas -

Derrida, le parergon

Tout récit porte en lui une structure d'invagination mettant en défaut les instances ou autorités qui exigent un auteur, un narrateur ou un "je" à l'identité assurée

Derrida, le parergon
   
   
   
Derrida, Blanchot Derrida, Blanchot
               
                       

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L'hypothèse de Jacques Derrida, c'est que la structure d'invagination peut affecter n'importe quel récit, et même n'importe quel texte, n'importe quelle oeuvre. Il dit aussi qu'elle est "possible dès la première trace". Citation : "L'invagination est le reploiement interne de la gaine, la réapplication inversée du bord externe à l'intérieur d'une forme où le dehors ouvre alors une poche" (Survivre, dans Parages, p133).

Reprenons le cas, sur lequel il s'appuie, de La Folie du jour, de Maurice Blanchot. Le commencement du texte (bord supérieur), "Je ne suis ni savant ni ignorant. J'ai connu des joies. C'est trop peu dire : je vis, et cette vie me fait le plaisir le plus grand. (...)" (p2 de l'édition Gallimard), qui affirme le triomphe sans limite de la vie, est cité à la dernière page du même récit (p10). Il n'est pas raconté une deuxième fois au présent, mais cité à l'attention de personnages qui demandent, exigent le récit. Ainsi le tout est-il en même temps une partie du tout. Juste avant de déclarer "Pas de récit, plus jamais" (dernière phrase de La Folie du jour, qui est effectivement, en 1973, le dernier récit de Blanchot, mis à part L'instant de ma mort de 1994, dont le statut et le genre sont ambigus), le texte signé Blanchot raconte comment on aurait tenté de lui extorquer un récit. Il raconte, donc, cette exigence. Le résultat, ce texte intitulé La folie du jour, est-il un récit? Lors de sa première publication dans la revue Empédocle, en mai 1949, le sommaire annonce "Un récit", tandis qu'on peut lire sur la couverture : "Un récit?" (il n'y a pas d'autre titre, La folie du jour viendra plus tard). Le titre incertain, dédoublé, est une interrogation sur le genre. Cela est-il un récit? Derrida lit cette tension ou incertitude à la fois interne et externe comme l'irruption d'un dehors, d'une "poche" extérieure, à l'intérieur du récit. C'est la structure d'invagination. Dans la dernière page du texte (p10), des tiers, des autorités font irruption et demandent, de l'extérieur, qu'un récit soit produit. Mais ils font aussi partie du récit, ils sont aussi à l'intérieur. Le texte de Blanchot radicalise, redouble l'invagination. Il se déconstruit lui-même.

Si tout récit est produit pour répondre à cette demande externe, alors tout récit est invaginé dès le commencement, dès cette "première" trace qu'il réitère et qui n'est jamais tout à fait première. Les autorités (la société, le droit, la médecine, la police, etc.) exigent de lui qu'il soit ordonné, organisé, elles le mettent en demeure de produire un bord, une limite, un auteur, un narrateur qui se souvienne de l'histoire et dise la vérité. Mais ces artefacts que produit la structure d'invagination mettent en défaut cette exigence.

 

 

La différence entre la fable et le récit, c'est que la fable produit un effet immédiat de vérité, une sorte d'évidence (la "morale de l'histoire", comme on dit, parfois résumée en quelques mots sous forme de proverbe). Qu'il se présente comme fiction ou comme réalité, il ne porte pas en lui l'évidence d'une morale, il est suspendu à la croyance. On le questionne, on lui demande l'impossible (une instance énonçant clairement la vérité), mais il restera toujours inachevé par rapport à cette demande, comme le poème de Shelley, Le triomphe de la vie, est resté inachevé.

 


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