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de Jacques Derrida

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Derrida, le mal radical                     Derrida, le mal radical
Sources (*) : Derrida, communauté               Derrida, communauté
Marc Crépon - "Vivre avec - La pensée de la mort et la mémoire des guerres", Ed : Hermann, 2008, p137

 

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On ne peut se protéger du mal radical par la fraternité, car la fraternité peut, elle aussi, se retourner en hostilité absolue

   
   
   
               
                       

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Ceux qui ont vécu l'expérience du mal radical (la terreur, le meurtre, la torture, la famine, les épidémies, l'extermination) observent que, parfois, ils trouvaient l'appui de paroles ou de regards fraternels. Dans l'épreuve, et même dans l'accompagnement des mourants, un front commun pouvait se former contre la mort, des gestes pouvaient être acccomplis pour ne pas abandonner l'autre à la solitude devant sa disparition. Cette attention à la mort d'autrui, éthique et politique, est une résistance à la réduction des personnes à une masse anonyme et sans visage, programmée rationnellement par les bourreaux. Le mal radical repose sur la distinction entre les vies qui importent encore, et celles qui comptent déjà pour rien.

Mais les bourreaux n'ont-ils pas aussi entre eux des liens fraternels? Ils se reconnaissent mutuellement comme frères, se protègent, et s'ils privent les autres de toute compassion, c'est par solidarité entre eux, par un sentiment d'appartenance, une communauté d'ethnie, d'origine, de langue ou de religion, un serment mutuel qui les conduit à ne partager que le deuil de leurs frères et de leurs amis, à se venger contre ceux qui pourraient constituer une menace. Ainsi la fraternité peut elle être à l'origine de la violence et du mal radical lui-même. C'est elle qui trace les frontières, les lignes de partage, qui conduiront à la purification, à l'expulsion, au meurtre.

Comme le fait Marc Crépon, on peut donc qualifier d'aporétique le recours à la fraternité pour atténuer, réparer ou soigner le mal radical. Cette aporie n'est pas entièrement résolue par la notion de fraternité universelle - car ceux qui prônent une telle fraternité se considèrent eux-mêmes comme élus. L'histoire montre qu'une telle notion peut conduire à d'autres violences, y compris la terreur révolutionnaire [bien qu'elle n'y conduise pas nécessairement].

Une image du film d'Andrzej Wajda, Danton (1983).

 

 

CITATION : "A supposer que le mal ne se laisse pas penser indépendamment de la privation de gestes, de regards ou de paroles secourables - c'est-à-dire fraternels - il se pourrait bien, autrement-dit (c'est là tout le sens de l'aporie), que ce soit de la fraternité elle-même que procède cette privation. Tout ce qui serait susceptible de rassembler les hommes les réunirait dans un rapport partagé à la mort, un être-ensemble-face-à-la mort (une fraternité, une camaraderie, une communauté, une solidarité), dont le revers, à l'origine du mal peut-être, serait d'être aussitôt exclusif, discriminant, de faire la part des morts qui comptent (celles qui nous touchent, nous affectent et nous endeuillent) et celles dont on sait ou dont il a été instruit et décidé à l'avance qu'elles ne compteront pas ou alors seulement comme éléments d'une comptabilité macabre (Marc Crépon, Vivre avec..., p137).

 


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