Derrida
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Les collectes de l'Orloeuvre
   
     
Les Juifs, historiographie                     Les Juifs, historiographie
Sources (*) :              
Yosef Hayim Yerushalmi - "Zakhor, histoire juive et mémoire juive", Ed : Gallimard, 1984, pp33-34

 

La destruction du temple de Jerusalem (Poussin, 1637) -

La bible est structurée comme un récit historique, mais la littérature rabbinique l'interprète en ignorant la chronologie, sans tenir compte des événements nouveaux

   
   
   
                 
                       

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Le contraste est frappant entre la Torah et le Talmud. La première est austère et se limite autant que possible à des récits historiques; le second n'hésite pas à faire appel aux légendes et aux mythes. Dans la Aggadah talmudique (enseignement, causerie, histoire et éthique), on n'hésite ni à mettre en relation des personnages de différentes générations, ni à évoquer des mondes qui ont préexisté au nôtre. Toutes les ressources de la littérature, du folklore ou de l'imagination sont explorées, mais on ne mentionne presque pas les événements historiques importants qui se sont produits au moment où ce texte était rédigé (avant le Vème siècle après J-C) - ou si on y fait allusion, c'est de manière fragmentaire et codée. A chaque fois qu'on a tenté de déduire du Talmud des éléments historiographiques, on n'a abouti qu'à des éléments parcellaires et peu convaincants. Il faut plutôt considérer les récits de la vie de Hillel ou de Rabbi Aqiba comme des recueils de légendes.

Si les rabbins n'ont jamais écrit d'ouvrages historiques, c'est justement parce qu'ils étaient imprégnés d'histoire biblique. Pour eux, la Torah suffisait pour donner sens à tout événement nouveau qui pourrait se produire. La catastrophe de l'an 70 après J-C (destruction du second temple) répétait celle de 586 avant J-C (destruction du premier temple), tandis que la domination que subissait Israël répétait les dominations antérieures.

 

 

Pour les rabbins, le passé est connu, l'avenir est certain (Rédemption et venue du Messie). Entre les deux, l'histoire contemporaine est obscure. Ni son sens, ni sa finalité, ne peuvent se révéler immédiatement. C'est un domaine de sables mouvants qu'il vaut mieux ignorer. Les trois soulèvements de Judée (les Macchabées en 167 avant J-C, la révolte contre Rome en 66-70 et celle de Simeon Bar Kochba en 132-135) s'étant achevés par des désastres et des désillusions, il était exclu de suivre l'exemple de Rabbi Aqiba qui avait célébré en Bar Kochba le Messie. Les rabbins ont exalté le martyre des docteurs de la loi; ils ont décidé de célébrer le miracle de la fiole d'huile à Hanouca - la seule fête religieuse juive de l'époque post-biblique. Mais jamais ils n'ont raconté ces révoltes ni la destruction du temple. L'important pour eux était de transmettre le passé juif, y compris dans sa relation à l'histoire. Ils ont privilégié pour cela l'interprétation du texte et la préservation des rituels. La longévité du peuple juif tend à prouver qu'ils ne se sont pas trompés.

 


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