Derrida
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Modernité, humain / non - humain                     Modernité, humain / non - humain
Sources (*) : L'humain médiateur               L'humain médiateur
Bruno Latour - "Nous n'avons jamais été modernes - Essai d'anthropologie symétrique", Ed : La Découverte, 1991, p44

 

Experience sur un oiseau dans une pompe a air (Joseph Wright of Derby, 1766) -

La modernité a deux pères fondateurs : l'un qui, par la science, représente les non-humains (Boyle); l'autre qui, par la politique, représente les humains (Hobbes)

   
   
   
                 
                       

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L'Irlandais Robert Boyle a découvert, en 1662, la loi dite de Boyle-Mariotte, une des lois de la thermodynamique qui relie la pression et le volume d'un gaz à température constante; tandis que l'anglais Thomas Hobbes a écrit, en 1651, le Léviathan, "Traité de la matière, de la forme et du pouvoir d'une république ecclésiastique et civile". L'un est connu pour son activité scientifique, et l'autre pour sa philosophie politique, mais tous deux s'intéressaient aux deux domaines (Boyle avait sa théorie politique, et Hobbes ses mathématiques). Tous deux étaient rationalistes, mais ils n'ont cessé de se disputer. Boyle était à la recherche d'une expérience qui prouverait qu'on puisse faire le vide dans une pompe à air; tandis que Hobbes croyait à l'éther invisible. Hobbes voulait unifier le corps politique sans se référer à aucune autorité supérieure; Boyle restait catholique. Boyle prétendait s'appuyer uniquement sur le témoignage des faits (comme si les objets pouvaient témoigner par eux-mêmes); Hobbes soutenait qu'on ne peut s'appuyer sur les sens, qui sont toujours trompeurs, et qu'un objet fabriqué en laboratoire ne prouvait rien. Mais chacun, de son côté, a inventé les mots et les problématiques qui valent encore aujourd'hui.

Les scientifiques se veulent les représentants scrupuleux des faits. Ils constituent à eux tous la communauté des témoins. Mais qui parle à travers eux? La nature ou les hommes? La réponse est aussi ambiguë que celle qui concerne le Léviathan. Au nom de qui le souverain parle-t-il? Est-il vraiment le représentant des hommes, ou n'agit-il qu'en son nom propre? Comme le sujet de droit, l'objet de science peut être trahi.

 

 

Bruno Latour souligne la symétrie entre les deux auteurs. On se souvient de l'un pour avoir cru que les faits artificiels pouvaient "représenter" les non-humains, et de l'autre pour avoir cru que le corps politique, lui aussi artificiel, pouvait "représenter" les humains. L'axiome fondateur de la modernité, c'est qu'il est interdit de confondre les deux champs. Mais la pratique contredit de toutes parts cet axiome. On se rend compte aujourd'hui que l'Etat de Hobbes est impuissant sans la science, et que la science de Boyle est impuissante sans une délimitation du religieux et du politique. Alors que fait-on? On multiplie les hybrides.

 


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