Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
"Care", morale, politique                     "Care", morale, politique
Sources (*) : Deux genres de morale               Deux genres de morale
Joan Tronto - "Un monde vulnérable - Pour une politique du "care"", Ed : La Découverte, 2009, p141

 

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Ethicosmopolitique

[En assignant au "care" une place plus proche du coeur de la vie humaine, on changera les frontières morales du monde et d'autres aspects centraux de la théorie politique]

Ethicosmopolitique
   
   
   
                 
                       

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L'éthique du "care" conteste que la morale puisse être réduite à des abstractions ou des schèmes universalistes de type kantien. Il faut l'évaluer à partir de critères concrets, en fonction de la qualité des soins que reçoit chacun des membres de la société. Cela conduit à une morale spécifique qui n'est pas la totalité de la morale, mais une composante centrale. Jusqu'aux années 1980, on a accordé peu d'attention aux activités qui y sont liées, car elles sont morcelées, sous-payées, généralement confiées à des personnes elles-mêmes peu considérées (les femmes, les Noirs). On le renvoie souvent à la sphère privée, féminine, ou à des considérations affectives et émotionnelles. A quelques exceptions près (médecins, cuisiniers ou maîtres d'hôtel), les puissants et les riches le transfèrent à des personnes pauvres.

On peut le définir par quatre éléments : une attention à l'autre allant jusqu'au retrait de soi; un souci de responsabilité à l'égard d'autrui; une compétence pratique pour prendre en charge et résoudre les problèmes; une réponse de la part du destinataire du "care".

En prenant le "care" au sérieux, en passant d'une conception de l'autonomie/dépendance qui entretient les inégalités de pouvoir et de privilège à une conception de l'interdépendance humaine, on prend acte de la vulnérabilité de l'être humain. On peut introduire dans la société démocratique de nouvelles problématiques et revaloriser la condition de ceux et celles qui accomplissent ces tâches dans la société. Le "care" contribue à déplacer les frontières entre morale et politique, entre morale abstraite et engagement concret, entre le privé et le public. En se confrontant aux inégalités réelles, en passant du général au particulier, il peut conduire à des changements fondamentaux, allant jusqu'à repenser la nature humaine.

 

 

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Propositions

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Le "care" fait entendre une voix qui dit ce qui jusqu'alors était resté dévalorisé, invisible et impossible à exprimer : "La personne est vulnérable"

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Dans l'éthique du "care", le souci de l'autre et l'attention à autrui impliquent la suspension de ses objectifs personnels, le retrait devant l'autre

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Dans l'éthique du "care", la responsabilité est contextuelle : elle tient moins compte d'impératifs formels que des besoins concrets de soins tels qu'ils se manifestent

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Le "care" comporte deux dimensions indispensables : tendre vers quelque chose d'autre que soi; entreprendre une action concrète visant à la prise en charge de cet "autre"

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La pratique du "care" exige que l'on parte du point de vue de celui qui a besoin de soins et d'attention, que l'on adopte sa perspective et que l'on envisage le monde dans ses termes

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On ne peut comprendre l'éthique du "care" qu'en la replaçant dans son contexte, ce qui met en question la dichotomie entre universalisme et morales spécifiques

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L'éthique du "care" permet de penser des relations inégales comme parents/enfants, Etats/citoyens, médecins/malades autrement que comme semblants d'une égalité en fait absente

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La morale féminine repose sur l'espoir que toutes les voix puissent être entendues; masculine, elle se fonde sur des conventions logiques passées entre personnes indépendantes

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Les garçons ont tendance à assumer le rôle de l'"autre en général", et les filles celui de l'"autre en particulier"

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Les "privilégiés" d'une société sont ceux dont les besoins de soins sont satisfaits par d'autres

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En tant que concept politique, le "care" pose la question de "Qui s'occupe de qui?" afin de l'intégrer aux valeurs d'une société juste, pluraliste et démocratique

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Un monde vulnérable - Pour une politique du "care" (Joan Tronto, paru en 1993, édition française de 2009) [UMV]

 


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