Derrida
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                            NIVEAUX DE SENS :

Les collectes de l'Orloeuvre
   
     
Assimilation ou hospitalité?                     Assimilation ou hospitalité?
Sources (*) :              
Marc Crépon - "Les promesses du langage - Benjamin, Rosenzweig, Heidegger", Ed : Vrin, 2001, p228

 

Identites culturelles (Amalqa Eshed, 2011) -

L'essence des identités culturelles, c'est que chacune est une figure singulière de l'hospitalité, à aucune autre réductible

   
   
   
                 
                       

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Supposer que des "identités culturelles" puissent exister, c'est supposer qu'on puisse les reconnaître et les distinguer les unes des autres. Il faut trouver des critères qui permettent de les identifier. Lesquels? ? (1) Une origine commune, l'appartenance à une ethnie, à une communauté de sang, voire à une nation ou à un peuple? Ces critères reviennent à nier le caractère historique des cultures. Les populations se sont mélangées, elles sont le résultat d'une superposition de discours, d'intérêts, d'idéologies et de conflits qu'il est impossible de démêler. (2) La langue, l'histoire et le destin communs? Les communautés linguistiques sont hétérogènes, socialement et politiquement, et souvent la langue est instrumentalisée pour masquer les divergences d'intérêt. Acceptez d'être exploités, puisque nous parlons la même langue. Tous les individus ne sont pas attachés de la même façon à la langue, et cet attachement n'est pas exclusif. (3) Un patrimoine de textes, de religions, d'oeuvres? Cela implique un héritage, une dette qui repose sur le mythe d'une homogénéité originelle de la culture. Mais aucune culture n'est propriétaire de ses origines. Le dialogue avec les autres cultures ne vient pas après-coup, il est constitutif.

Si l'on admet que l'origine de toute culture est plurielle, hétérogène et disséminée, qu'elle est régie par une suite ininterrompue d'échanges, d'interactions, d'emprunts, de transferts, de traductions, et que son devenir lui-même dépend plus d'éléments extérieurs que de ce qu'elle tient pour son propre, alors on doit reconnaître la fragilité du lien entre culture et communauté. Une identité collective n'existe que dans la différenciation vis-à-vis d'elle-même et des autres. Elle ne tient que par sa façon de s'ouvrir aux autres : sa réceptivité, sa disponibilité, sa capacité à accueillir et à donner, à circuler. Tout cela n'est possible qu'en renonçant au mythe de l'unité de la culture. Un culture survit en se laissant désapproprier.

 

 

Marc Crépon fait un usage paradoxal du vocabulaire. Prenons les mots "identité" et "culture". Il récuse les deux notions, mais cela ne l'empêche pas de s'en servir abondamment, allant jusqu'à faire de l'identité culturelle l'objet même de sa recherche, et proposant des formulations sur l'essence de cette identité culturelle [qui selon lui n'existe pas]. Cette tension interne dans le vocabulaire reflète (1) l'impossibilité de réduire le discours à quelque identité que ce soit (2) la difficulté de la tâche que Marc Crépon s'est assignée : donner à entendre la promesse du langage.

1. Quand on fait appel à l'"identité" d'une culture, d'une nation ou d'une communauté, c'est qu'on la sent menacée (perte des usages, déclin des moeurs, disparition des traditions, déterioration de la langue, etc...). Devant cette catastrophe supposée ou affirmée, il faut protéger les lieux de mémoire, le territoire, le patrimoine, etc..., il faut restaurer l'identité, y compris par la violence (l'épuration ethnique). L'identité n'est pas un constat, c'est un programme. Ce n'est pas un legs du passé, c'est une idéologie pour l'avenir.

2. Mais les sentiments d'appartenance culturelle existent. Les langues, moeurs, traditions et histoires sont effectivement différentes. Les identités sont hétérogènes - comme celle de l'Europe. Quand les individus demandent à ce qu'elles soient reconnues, c'est parce qu'ils se sentent atteints dans leur propre valeur. Soutenir cette "politique de la reconnaissance" risque de figer les différences, de cloisonner les cultures, de figer les mythes et les récits fondateurs.

3. Voulant prendre en considération ces multiples tensions, Marc Crépon aboutit à son concept étrange d'"identité-culturelle-collective-fondée-sur-l'hospitalité-la-traduction-et-la-déconstruction des-identités". Il garde le mot "identité", mais lui donne un contenu qui le vide de son sens.

4. Ne serait-il pas plus judicieux de renoncer complètement à cette notion bâtarde d'"identité"?

 


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