Derrida
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Derrida, le logos, logocentrisme                     Derrida, le logos, logocentrisme
Sources (*) : Derrida, judaïsme, judéités               Derrida, judaïsme, judéités
Jacques Derrida - "Psyché, Inventions de l'autre (tome 2)", Ed : Galilée, 2003, p276

 

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Derrida, la Torah

Interpréter "Ehieh acher Ehieh" comme logos, unicité de l'être, c'est faire du judaïsme une simple variante du logocentrisme universel

Derrida, la Torah
   
   
   
               
                       

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Dès le début de Interpretations at war (in Psyché 1, p252), Jacques Derrida oppose deux auteurs juifs : d'un côté Hermann Cohen, dont il va commenter le texte controversé de 1915 Germanité et Judéité, et de l'autre Franz Rosenzweig, qui a suivi ses cours à Berlin en 1913. Après le décès de Cohen, en 1918, Rosenzweig lui rend hommage. C'était, dit-il, un homme absolument singulier, à la parole vivante, passionnée, surprenante, plus juive que juive. Mais le texte que Derrida choisit de commenter, Germanité et Judéité, semble dire tout le contraire. Cohen s'y rallie à un nationalisme allemand peu compatible avec cette description. Il y a plus qu'un écart, une discordance, entre ces deux dimensions de ce philosophe dont on dit qu'il fut l'un des principaux penseurs juifs du 19ème siècle. On retrouve cette tension dans l'interprétation proposée par Cohen de la réponse que Yhvh fait à Moïse devant le buisson ardent : Ehieh acher Ehieh. Cohen traduit cette phrase en allemand Ich bin der Ich bin, ce qu'on peut rapprocher de la traduction française Je suis ce que je suis, qui évite, entre autres, le futur du Je serai ce que je serai. Il s'agit, pour Cohen, d'une auto-présentation de Dieu. Voici ce qu'il écrit :

"Dieu se révèle comme étant. "Je suis qui je suis.". C'est ainsi que Dieu, le Dieu unique, se révèle dans le buisson ardent, employant d'ailleurs la forme temporelle du futur. C'est là le sens du caractère unique de Dieu : son être est l'être unique; hormis son être, il n'y en a pas d'autre, et tout autre être, comme Platon le dirait n'est que pure apparence. Dieu est l'être, fondement et cohésion du monde, et d'abord du monde humain. Or Dieu se dérobe à toute perception, on ne peut s'en faire une image ni le comparer à quoi que ce soit; il ne peut faire l'objet, en quelque sorte comme l'idée que d'une "pure intuition", d'une pensée pure. Cette pensée-là, n'est pas celle de la science, mais celle de l'amour. La connaissance de Dieu est amour." (in Pardès 5/1987, traduit par Marc de Launay).

 

 

Derrida commente ce passage avec une certaine ironie. "Dieu est l'être, c'est en lui que le monde et l'humanité ont leur fondement, ce qui les garde et les maintient. Le judaïsme se confondrait avec le platonisme, Yahweh avec l'agathon ou l'anhypotheton" (...) "Amour serait le mot authentique pour la foi dans la langue biblique réformée. C'est l'Eros gréco-platonicien, à la source de la connaissance et du sentiment esthétique. C'est aussi le lexique de tant de textes chrétiens et d'abord évangéliques" (Psyché, p276). Enrôler ainsi "Je serai ce que je serai" dans la tradition platonicienne jusqu'à faire de Maïmonide un protestant, c'est signer une alliance singulière, c'est vouloir former "la psyché judéo-allemande, le miroir ou la conscience réflexive de la modernité". "Ah, s'il avait su, Maïmonide, et s'il s'était vu d'avance emporté au cours de cette chevauchée fantastique, dans ce galop d'un historien juif allemand de la philosophie, parcourant d'un seul souffle toute l'histoire de l'Occident sans s'arrêter un instant, devant un public américain!" (Psyché, p277).

Au nom de la raison, dans la lignée d'Ibn Esra et de Spinoza (qu'il ne cite pas), Cohen voudrait réformer le judaïsme. Il voudrait en faire une philosophie de l'immédiateté qui identifie, comme chez Kant, la liberté de l'âme et le respect de la loi. Or Rosenzweig, dans une lettre à Buber (citée par Derrida pp286-288), le remercie d'avoir émancipé l'Etude Juive, dans sa singularité inouïe, du rapport à Kant - et ceci implique, pour Ehieh acher Ehieh, une toute autre traduction.

[Ici, Derrida prend clairement le parti de Rosenzweig. Des années plus tôt, il avait eu le même souci à l'égard de Lévinas].

 


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