Derrida
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Cinéma, retrait                     Cinéma, retrait
Sources (*) : CinéAnalyse : En laissant se faire le retrait               CinéAnalyse : En laissant se faire le retrait
Jean-Louis Comolli - "Corps et cadre - Cinéma, éthique, politique", Ed : Verdier, 2012, p70

 

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[Le cinéma est un art de la soustraction, du retrait, de l'"understatement", de l'incomplétude]

   
   
   
                 
                       

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Dans les médias de masse, le principe de la surenchère domine toujours. Leur idéal est celui de la visibilité générale : tout raconter, sans reste ni occultation, dans un flux ininterrompu. Dans cette visée de complétude et de continuité, l'information est inséparable du spectacle et de la marchandise (scoops, coups, scandales). Elle est soumise à un effort de standardisation qui vise à faire disparaître les effets de style et d'écriture, tout ce qui pourrait arrêter le flux. Pour rester en temps réel, il faut aller vite, toujours plus vite, ce qui favorise une logique accumulative ou additive, inscrite dans un rythme universel : mensuel, hebdomadaire, quotidien.

Au contraire, le cinéma est un système narratif. Il se caractérise par un jeu entre la lumière et l'ombre, entre le vu et le non-vu, entre le dévoilé et le dérobé, entre le champ et le hors-champ. Le plus important est différé, retenu; on ne dit jamais tout d'un coup. Dans la spirale sans fin des récits, il faut une réserve, un avant, un après, un devenir, une promesse. Le monde s'inscrit dans du fini, du borné, du partiel, de l'indéfini. Pour affirmer, il faut sélectionner, soustraire - une opération plus complexe que la simple addition. Le cinéma prend la responsabilité d'entamer le monde. Il ne nie pas mais enlève, supprime, ôte, distingue. En s'accordant toujours la possibilité de ne pas être compris, il devient capable de dépasser la conscience des hommes du moment.

Dans le cinéma, il y a toujours une dimension de retrait. En laissant à la machine le soin de traduire le monde visible, de révéler au regard des détails que la main du meilleur peintre aurait négligés, l'homme renonce à sa maîtrise. Il ne s'interdit pas d'approcher le secret, mais en limite la visibilité.

 

 

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Propositions

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En rendant visible la délimitation entre cadre et hors-cadre, le cinéma ouvre aux possibilités du hors-champ

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Le hors-champ, cette ombre sans frontière qui cerne l'éclat de l'écran, est aussi le lieu des projections mentales et la ligne de fuite des spectateurs

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Le cinéma est un système de double traduction : du monde visible à un langage de machine, et d'un langage de machine à l'écran mental du spectateur

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Avec le cinéma, l'homme a affaire à un fragment de visible qui ne procède pas d'une démarche perceptive humaine, mais d'un forçage machinique

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Si le cinéma doit être considéré comme un art majeur, il faut lui accorder cette possibilité de ne pas être compris

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Le cinéma est contemporain de son temps car il ne réagit jamais en temps réel; il excède la conscience des hommes du moment

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Comme le roman, le cinéma de fiction passe "à l'intérieur du secret" - un passage impraticable pour le cinéma documentaire

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L'information télévisuelle est un régime de "visibilité générale", qui ramène les puissances magiques du cinéma au seul plan du visible

 


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