Depuis que l'homme d'action a remplacé l'homo faber, la nature et l'histoire ont trouvé un dénominateur commun : le processus. L'homme moderne n'expérimente plus le monde qui l'entoure, il n'est plus saisi d'étonnement à sa contemplation, il ne cherche plus à le penser, il déclenche des processus. La nature elle-même, selon Whitehead, est devenue un processus. C'est un changement énorme auquel aucune chose tangible n'échappe. Désormais le concret est dissocié du général. Chaque événement ordinaire est considéré comme unique. Il raconte une histoire qui lui est propre, dans un temps chronologique continu, successif, dépourvu de cycles et de répétitions.

La notion de processus est caractéristique de la science moderne. Cela vaut pour les sciences naturelles comme pour l'histoire - qui se révèle à travers les récits comme un processus temporel, irréversible, en affinité particulière avec l'action - qui elle-même est considérée comme l'acte qui déclenche des processus.