Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Babel, mot polysémique, étrange, intraduisible                     Babel, mot polysémique, étrange, intraduisible
Sources (*) : Derrida, la traduction               Derrida, la traduction
Jacques Derrida - "Psyché, Inventions de l'autre (tome 1)", Ed : Galilée, 1987, pp210-1, Des tours de Babel

 

Dieu confond les langues devant la tour de Babel (Etienne Delaune) -

Derrida, l'impossible

Nécessaire et impossible, la performance de Babel instaure, d'un coup de nom propre, la loi de la traduction, et aussi une dette dont on ne peut plus s'acquitter

Derrida, l'impossible
   
   
   
Derrida, la tour de Babel Derrida, la tour de Babel
Derrida, le nom               Derrida, le nom  
                       

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En général, nous lisons le récit biblique de la tour de Babel en traduction. Tout le texte est traduit, sauf le nom propre : Babel!, ce nom que clame Dieu pour mettre un terme à la construction de la Tour. En tant que nom commun, Babel "veut dire" : confusion, mais en tant que nom propre - nom d'une ville et nom de Dieu lui-même - Babel n'est pas traductible. Le mot est double. Même en hébreu, il est polysémique : c'est un babil, un terme qu'il faut paraphraser, expliquer. La traduction s'y montre, elle aussi, dans sa duplicité : nécessaire et impossible.

Le nom Babel appartient-il à la langue hébraïque? Oui et non. Babel (nom propre) se dit Babel dans cette langue (sans traduction), et aussi dans les autres langues. Il n'appartient pas à une langue, mais à plus d'une langue [et même toutes les langues]. De même Dieu-Babel n'appartient pas à un peuple (les Sémites), même si ce peuple se considère comme porteur d'un universel. En clamant Babel, d'un seul coup, Dieu impose la traduction, il interrompt un impérialisme linguistique naissant. Dans cette scène d'endettement généalogique, les Hébreux doivent renoncer, en même temps, à la transparence pacifique du monde et à une généalogie unique; ils doivent renoncer à la violence coloniale qu'ils exerceraient sur les autres nations, en acceptant d'être assujettis, eux aussi, à la loi de la traduction.

Par sa place intercalée dans la liste des noms et aussi par l'interposition d'un nom propre dans le mythe, le récit coupe la généalogie des Sémites. Il les marque du nom de Babel, les assujettit à la loi de la traduction : transparence interdite, univocité impossible, dette envers le nom et les autres langues.

"La traduction devient la loi, le devoir et la dette mais de la dette on ne peut plus s'acquitter. Telle insolvabilité se trouve marquée à même le nom de Babel : qui à la fois se traduit et ne se traduit pas, appartient sans appartenir à une langue et s'endette auprès de lui-même d'une dette insolvable, auprès de lui-même comme autre. Telle serait la performance babélienne" (Derrida, Des tours de Babel, in Psyché 1, pp210-211).

 

 

Le récit de la Tour de Babel est une scène d'endettement. Les Sémites voudraient se faire un nom en instaurant une langue universelle, univoque. A cette ambition, Dieu impose et oppose un acte de langage, une performance. C'est Babel, le coup de nom propre. Il leur fait savoir que ni le monde ni leur langue ne leur appartiennent, et qu'en outre ils ne peuvent appartenir à une seule langue. Quelles que soient leurs motivations (impérialisme, violence coloniale, rationalisation, pacification), ils ne peuvent pas soumettre la communauté humaine à une exigence unique. Ils sont, comme tous les peuples, redevables à la multiplicité des langues. Il faut qu'ils traduisent, c'est leur dette insolvable, leur devoir, leur responsabilité. Ils sont dans la position du traducteur qui, en rendant ce qui lui a été donné, le fait survivre et l'enrichit - une obligation décrite par Walter Benjamin dans son texte, La tâche du traducteur.

 


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