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Les collectes de l'Orloeuvre
   
     
Emile Benveniste                     Emile Benveniste
Sources (*) : Derrida, auto - immunité               Derrida, auto - immunité
Emile Benveniste - "Le vocabulaire des institutions indo-européennes (t2 : pouvoir, droit, religion)", Ed : Minuit, 1969, tome2 pages 179 et ss.

 

Le peri, elephant et lac sacres (Gustave Moreau, 1882) -

Le sacré

En indo-européen, la notion de "sacré" exige deux signes : positif (chargé de présence divine) [sanctus] / négatif (interdit au contact des hommes) [sacer]

Le sacré
   
   
   
                 
                       

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Le radical indo-européen est k'wen. Le sens initial serait gonfler, augmenter les créatures (au sens divin du terme). Il évolue vers force débordante, prospérité, souveraineté, développement interne, croissance. C'est une force surnaturelle, un pouvoir d'autorité et d'efficacité, une exubérance fécondante capable d'amener à la vie.

En germanique, la notion de sacré se dit : heils / weihs. En allemand weihen signifie consacrer, weiha le prêtre. Heilig (saint) en dérive. Ce terme a la même étymologie que Hails qui désigne une idée différente : salut, santé, intégrité physique et corporelle, ce qui est sain, entier, intact. Ce terme renvoie à un prototype kailos (slave, germanique, celtique). Il faut être intact pour conférer le salut. La divinité possède par nature ce don.

En latin, on a aussi deux mots : sacer et sanctus. Sacer s'oppose à profane mais est ambigu : à la fois chargé d'une souillure ineffaçable et digne de vénération. Sanctus n'est pas affecté par cette ambiguité. Sacrifier signifie en même temps "rendre sacré" et "mettre à mort". La bête sacrée doit être retranchée du monde des vivants. On doit fuir le contact d'un homo sacer. D'où deux verbes qui n'ont pas le même sens : sacrare et sancire. Ce qui est sanctum est ce qui est protégé de toute atteinte, entouré d'une défense, défendu par une limite ou un obstacle. La sanction (même racine) est la partie de la loi qui énonce la peine. Sancire, c'est délimiter le champ d'application d'une disposition inviolable. Le sanctum est ce qui se trouve à la périphérie du sacrum, qui sert à l'isoler de tout contact. Peu à peu sanctus prend un sens positif : tout ce qui se trouve investi de la faveur divine (les morts, les héros, les poètes, dieu lui-même).

En grec aussi, on trouve deux mots : hieros / hagios. Hiéros répond au védique isirah (aérien) : qualité de vigueur et de vivacité, inspiré, ardent, vigoureux. Il désigne aussi une voix sans défaut, puissante, l'esprit. En grec hieros peut signifier sacré, fort, vif. Il accompagne des désignations de culte, des noms de lieux, dans le sens de vénération. Les juges aussi peuvent l'être (ils sont inspirés par Zeus, mais pas sacrés). Hagios désigne ce qui est défendu, ce avec quoi on ne doit pas avoir de contact.

 

 

Cette opposition entre deux sens apparemment opposés de la même notion est un des éléments du concept derridéen d'auto-immunité.

 


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