Derrida
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Les Saintes Conversations                     Les Saintes Conversations
Sources (*) : L'image chrétienne imite l'infigurable               L'image chrétienne imite l'infigurable
Georges Didi-Huberman - "Fra Angelico, Dissemblance et figuration", Ed : Flammarion, 1995, pp49s

 

La Madone des Ombres, version avec pans (Fra Angelico, v1438-1450) -

Les traces de Fra Angelico

Sainte Conversation, dite La Madone des ombres - version complète de la fresque avec pans (Fra Angelico, couvent de San Marco, vers 1443)

Les traces de Fra Angelico Autres renvois :
   

A propos de Fra Angelico

   
   
                 
                       

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Cette fresque est située dans le corridor du couvent San Marco, devant la cellule du prieur. On dit qu'elle est la dernière à avoir été exécutée par Fra Angelico, entre 1438 et 1443, juste avant l'inauguration de l'église par le pape Eugène en personne (le 6 avril 1443). Une fois achevée, Fra Angelico l'a reprise a tempera, comme un retable sur bois, ce qui montre l'importance qu'il y attachait. Cette technique donne plus d'éclat et d'épaisseur à la coloration.

En général, seule la partie supérieure est reproduite dans les livres d'art. On omet les quatre pans de la partie inférieure. Selon Georges Didi-Huberman, cette oeuvre n'est regardée qu'à moitié. On ne voit que les figures figuratives, les personnages du haut. Il faut un peu de méditation et de patience pour apercevoir les figurae (figures non figuratives) du bas, ces zones mystérieuses dont on peut imaginer qu'elles sont aussi de la main de Fra Angelico : sortes de marbres peints qui associent la couleur, l'éclat et la grâce, et ne représentent rien de particulier. On retrouve ce genre de surface dans d'autres oeuvres du même peintre (par exemple l'Annonciation de la cellule 3 de San Marco) [et aussi (entre autres), pour remonter loin dans le temps, dans les fresques de la Synagogue de Doura-Europos (Syrie, 245-256 après J-C)]. Ces pans de peinture ne sont pas de simples fonds. Ils s'imposent devant notre regard comme des dissemblances au sens de la théologie médiévale.

Si ce tableau appartient au genre de la Conversation sacrée, la conversation dont il s'agit n'est pas seulement discursive ou gestuelle, elle est mystérieuse : le genre de mystère que constituent les panneaux colorés du bas. En haut, les signes iconiques; en bas, les zones colorées chargées de convertir le regard. En haut, le semblant; en bas, le dissemblable et la grâce. Le mystère de l'Incarnation ne réside pas dans l'historia, mais dans la tache de pigment. Là se trouve la beauté du coeur. Le Christ y apparaît sous la forme d'une pierre, comme rocher spirituel, transition entre deux temporalités. Les pans se situent à la place de l'autel, cette surface de pierre consacrée à la médiation.

Arrivant devant ces surfaces, le spectateur est livré à lui-même. Il n'a pas de référent sur lequel s'appuyer, pas d'assurance, pas de signification déterminée. Les pans ouvrent le sens vers quelque chose qui sera toujours virtuel, vers un au-delà qui n'est qu'une vision intérieure. En les contemplant, nous incorporons l'image du Christ.

 

 

 


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