La page est d'abord une figure de papier. En tant qu'élément d'un livre ou d'un codex, elle est menacée par la concurrence de l'électronique, et pourtant elle continue à ordonner, à organiser les surfaces d'inscription, y compris l'écran d'ordinateur. Ses éléments s'imposent à l'écran : ligne, paragraphe, marges, titres et sous-titres. Même si, concrètement, elle n'est pas imprimée, l'impression reste l'horizon de l'écriture. On écrit "en vue" de l'impression, dit Derrida, sur des logiciels qui parfois miment les carnets ou les cahiers. On parle de couper les textes, de les coller, de les effacer, de les disposer sur le bureau - tout un vocabulaire qui renvoie aux normes du papier, à ses figures et à ses opérations techniques.

En pratique, le papier ne meurt pas, il se retire. D'un côté, même si l'on utilise de plus en plus de papier, même si les quantités consommées augmentent, son hégémonie est mise en cause, il n'est plus le modèle principal. Mais d'un autre côté, même si le papier se retirait complètement, même s'il disparaissait, même s'il devait mourir, son spectre survivrait encore sur la page d'ordinateur. Il continuerait à hanter l'écriture.

Liste d'adjectifs dans le générateur de lettres d'amour de Strachey.