Derrida
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Théatralité de la peinture                     Théatralité de la peinture
Sources (*) : L'antithéatralité française               L'antithéatralité française
Michael Fried - "La place du spectateur - Esthétique et origines de la peinture moderne", Ed : Gallimard, 1990, pp129-130

 

Paysage avec personnages et chute d'eau (Claude-Joseph Vernet, 1768) -

En ayant le sentiment d'être présent à l'intérieur du tableau, le spectateur éprouve intensément son existence, dans l'espace et surtout dans la durée

   
   
   
                 
                       

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Dans les années 1750-60, Joseph Vernet était considéré comme le plus grand peintre de paysages et de marines de son temps. Diderot l'appréciait particulièrement. Dans un dialogue fictif d'une trentaine de pages, il raconte ses promenades dans cinq sites qui ressemblent à des tableaux de Vernet. Il les trouve si admirables qu'il en reste stupéfait, muet, confondu. Il parle d'enchantement, de temps suspendu, de rêverie. Tout se passe comme s'il avait eu la sensation de pénétrer à l'intérieur de ces sites magnifiques, d'y méditer, comme il le raconte à propos d'un tableau d'Hubert Robert, Vue du port de Ripetta à Rome. Bien qu'il s'agisse de genres mineurs (scènes pastorales ou peintures de ruines), la qualité de ces oeuvres produit un état psycho-physique particulier : une réceptivité totale à l'égard de la nature. C'est alors que le sujet se perçoit dans son autonomie. Il existe enfin, non pas comme spectateur à l'extérieur du tableau [ce qu'il est réellement], mais comme s'il avait trouvé sa place dans le tableau. Sa présence externe est neutralisée, comme elle l'est dans les scènes d'absorbement de la même époque. Chez Vernet, la beauté de la nature attire son âme, tandis que chez Greuze c'est le drame qui l'attire. On se trouve dans les deux cas devant le même paradoxe : pour que le spectateur soit impressionné, il faut que le tableau l'ignore comme tel.

Dans le tableau de Vernet, la complexité de la scène nous oblige à fragmenter notre expérience imaginaire. Nous ne vivons pas le tableau dans l'espace, mais dans le temps. Nous nous arrêtons sur chaque partie de la composition : la cascade, le chemin, les mouettes, la mer au loin, comme si nous étions à l'intérieur. Chacune est un centre d'intérêt différent. Le tableau ne se constitue en totalité que sur le plan esthétique.

 

 

Une puissante cascade fend la montagne et se jette dans un torrent qui court vers la mer. Plusieurs groupes de personnages observent la scène. En bas à droite, un pêcheur arrive. En suivant le parcours qu'il va faire, on peut imaginer un circuit qui permettrait d'explorer l'ensemble de la scène, en sortant en bas à gauche. Le spectateur explorerait successivement plusieurs points de vue différents, comme dans un tableau de Courbet.

 


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