Pendant longtemps, on a n'a pu penser la politique que comme un rapport violent entre classes. L'homme politique risquait sa vie. Il ne lui fallait pas seulement du charisme, mais aussi du courage physique. Les rois et les chefs risquaient la peine de mort. Ces rapports "durs" sont remplacés par de nouveaux pouvoirs "doux", qui reposent sur la communication ou la propagation de messages qui jouent sur l'adhésion ou la croyance :

- les médias : par la séduction du verbe et de l'image.

- la science : par la valeur de vérité.

- le pouvoir judiciaire et et administratif : par la fonction performatrice du langage.

Mais l'agressivité n'a pas disparu. Elle est transférée dans les images violentes qui prolifèrent à la télévision ou au cinéma, par les récits de victoires, de guerres, d'accidents et de massacres. Ainsi les logiques les plus anciennes sont-elles flattées, au moment où l'on prétend les éradiquer des rapports de pouvoir. Le spectacle continu de la violence et de la mort nous entoure de toutes parts au moment où notre vie réelle se pacifie.