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Sources (*) : Derrida, la Shoah               Derrida, la Shoah

 

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Singularité de la Shoah. Article de Aron Jean Marie Lustiger paru dans Etudes (janvier 1998).

La Shoah est unique car, en exterminant les Juifs, les nazis ont voulu détruire la Loi du Sinaï et les Commandements, en tant qu'ils témoignent du trésor éthique commun à l'humanité

   
   
   
                 
                       

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Quelques semaines après la Déclaration de repentance des évêques de France du 30 septembre 1997 - que peut-être il a considéré comme insuffisante -, le cardinal Lustiger a communiqué à la revue des Jésuites, Etudes, un texte intitulé Singularité de la Shoah. Il explique dans ce texte en quoi, selon lui, la Shoah est unique.

Cet acte était, pour les nazis eux-mêmes, inavouable. Alors qu'ils n'ont pas gardé le silence sur le massacre des chefs SA, ils ont tout fait pour cacher la solution finale. Comme le dit Saul Friedländer, l'impossible fut tenté pour occulter les faits. Dans les mots du cardinal Lustiger, cela signifie que cet acte irréparable, ineffaçable, était ressenti à la fois comme une mission sacrée et la source d'une honte sans pareille. Massacrer les Juifs était pour eux un devoir, mais ce devoir devait rester entouré de mystère. En exterminant le peuple Juif, ils visaient ce qui dans leur propre culture est la Loi, ils éliminaient les Commandements dans ce qu'ils ont d'irrécusable à leurs propres yeux, c'est-à-dire cet héritage dont ils connaissaient à peine le nom, celui du Sinaï. Ils devaient cacher l'acte qui détruisait le plus frontalement leur propre culture.

Citation : "On ne peut comprendre la singularité de la Shoah qu'en référence à la singularité du Sinaï. La Shoah est la radicale négation du Sinaï. Les mêmes éléments se retrouvent dans les deux événements contraires, contradictoires, symétriquement opposés. Le don de la Loi est unique et irréversible. Le second, la Shoah, en est la négation ou plutôt le refus, tout aussi singulier, tout aussi inoubliable".

 

 

Les commandements se caractérisent par l'autorité absolue de la Loi. Ils disent : Il y a de la Loi. Ils disent que, quelle que soit la culture, il existe un trésor éthique commun. Mëme si le contenu de ce trésor varie, le sentiment d'unité subsiste dans les sociétés modernes. C'est ce sentiment qui faisait obstacle aux objectifs politiques des nazis. Pour s'en débarrasser, il fallait se débarrasser du peuple témoin. On éliminait en même temps ce peuple et la révélation qui confère à l'homme sa dignité, sa liberté. C'est ce qui fait de la Shoah le crime contre l'humanité par excellence - sans sous-estimer ce qui est arrivé à d'autres peuples - Arménie, Cambodge, Rwanda, Bosnie. Chaque fois, c'est un "Je suis" qui est nié, réduit au silence. Chaque fois, un langage codé camoufle sous des expressions fallacieuses le mutisme et la paralysie du langage qui livre l'homme, par le refus pur et simple du Sinaï, à la puissance du pire. Il en résulte une honte qui affecte même les victimes, comme l'a exprimé Primo Levi : la honte de se sentir coupable d'être un homme puisque les hommes ont édifié Auschwitz.

 


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