Derrida
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de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, la traduction                     Derrida, la traduction
Sources (*) : Derrida, la métaphore               Derrida, la métaphore
Jacques Derrida - "Psyché, Inventions de l'autre (tome 1)", Ed : Galilée, 1987, pp222s..., Des tours de Babel

 

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Déconstruction, traduction, survie des oeuvres

Une oeuvre survit par accroissement métaphorique au-delà de son contenu (métamphore), jusqu'à ce que la métaphore elle-même soit débordée (ammétaphore)

Déconstruction, traduction, survie des oeuvres
   
   
   
Les vases brisés Les vases brisés
               
                       

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Cette formulation découle de quatre textes de Derrida sur la métaphore :

- Fors (1976) (l'incorporation cryptique comme démétaphorisation / surmétaphorisation).

- Le retrait de la métaphore (1978) in Psyché I p76 (langue maternelle), pp80s (retrait), p92 (métaphore de métaphore), p93 (retrait du retrait), p93 (retrait de la métaphore).

- Débat transcrit dans L'oreille de l'autre (1979), p163.

- Des tours de Babel (1985, repris dans Psyché I) (pp203-235).

Le jeu de mots entre métaphore et amphore est inspiré d'un passage de Walter Benjamin dans La tâche du traducteur (pp271-272, in Œuvres I) :

"Car, de même que les débris d'une amphore, pour qu'on puisse reconstituer le tout, doivent être contigus dans les plus petits détails, mais non identiques les uns aux autres, ainsi, au lieu de se rendre semblable au sens de l'original, la traduction doit bien plutôt, dans un mouvement d'amour et jusque dans le détail, faire passer dans sa propre langue le mode de visée de l'original : ainsi, de même que les débris deviennent reconnaissables comme fragments d'une même amphore, original et traductions deviennent reconnaissables comme fragments d'un langage plus grand".

Le mot métaphore ne se trouve pas dans ce passage, mais il s'agit bien selon Derrida d'une comparaison de type métaphorique. Il écrit dans L'oreille de l'autre (p163) :

"En essayant de remplir ce contrat impossible qui est celui de la reconstitution, non pas de l'original mais de cet ensemble plus grand, que la métaphore de l'amphore, "la métamphore", vient justement rassembler ici, à savoir que, comme dans tout symbolon, comme dans toute symbolique, il s'agit de reconstituer un tout à partir des fragments qui se sont séparés au moment de l'engagement, chacune des parties gardant un morceau de symbolon entre les mains. Il s'agit de reconstituer un symbolon, une alliance symbolique entre les langues, mais de telle sorte que le tout du symbolon soit plus grand que l'original lui-même et que la traduction, naturellement, elle-même. Seulement, cette simple croissance des langues qui vise à compléter et à agrandir chaque langue suppose sa limite qui est celle du texte sacré".

En 1985, dans Des tours de Babel, Derrida compare la démarche de Benjamin à une métaphore vitaliste ou génétiste (Psyché p213). En faisant survivre le texte original, on ne fait pas que prolonger sa vie, on le transforme. C'est la catastrophe métaphorique (p213) qui fait de la vie des textes autre chose, une survie des œuvres, qui ne vivent pas seulement plus longtemps mais "plus et mieux, au-dessus des moyens de son auteur" (p214). Le récit biblique de Babel, métaphore de la métaphore (p203), inaugurerait une telle rupture, une croissance des langues pour laquelle Derrida invente le mot ammétaphore (pp222-225), car il s'agit à la fois d'ajouter des suppléments métaphoriques et de rester fidèle au texte d'origine, il s'agit à la fois d'épouser l'original (le texte sacré, a-métaphore) et d'accomplir ce texte en le faisant croître, selon une double valeur qui ressemble à celle de l'hymen.

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Lunar Almanac (Malena Szlam, 2014).

 

 

Traduire, s'engager dans un contrat de traduction, c'est ouvrir la possibilité d'ajouter au texte traduit un autre texte qui en serait une métaphore, et encore plus. Bien que le texte d'origine soit intouchable, la traduction lui ajoute autre chose, elle le déborde. La chose encryptée, incorporée dans l'original, laisse venir des contenus que le langage n'aurait pas suffi à produire. C'est un débordement de la métaphore plus que métaphorique, au-delà du métaphorique.

Le jeu de mots derridien peut aussi se lire comme méta-amphore, ou dimension méta- de la métaphore de l'amphore : une affinité entre les langues plus vieille que le tout des langues. Avec la brisure des vases, le morcellement produit un autre vase (plus grand) par accroissement du vase d'origine : une réconciliation, une réparation qui est aussi une dissémination. La loi de la traduction, comme celle de l'hymen, est en même temps signe de virginité et de consommation du mariage. Le mariage promet une complétude, mais cette complétude est impossible, elle ne peut pas advenir.

 


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Derrida
DerridaTraduction

FU.KJD

DerridaMetaphore

DM.MPL

CreponDeconsTrad

HH.LKJ

OuakninChevirat

VO.LLM

UMetamphore

Rang = PMetemphore
Genre = MH - NP