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de Jacques Derrida

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Derrida, l'héritage                     Derrida, l'héritage
Sources (*) : Oeuvre, arrêt, différance               Oeuvre, arrêt, différance
Jacques Derrida - "Du droit à la philosophie", Ed : Galilée, 1990, p82

 

Autoportrait (Emile Friant, 1885) -

Tout héritage s'excède et nous lègue de quoi l'interpréter - jusqu'à une ligne difficile à arrêter

   
   
   
               
                       

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"Un héritage nous lègue toujours subrepticement de quoi l'interpréter", dit Derrida, à partir du cas qui l'intéresse ici, celui de Kant. Tout philosophe, qu'il le veuille ou non, qu'il partage ou non ses thèses, hérite nécessairement d'Emmanuel Kant. En utilisant son vocabulaire, en le discutant, en s'expliquant avec lui, il se fait aussi l'héritier de sa légitimité philosophique, de sa dignité, de son autorité, des instruments d'analyse indissociables de son corpus (certains modes d'argumentation, certains types de rhétorique ou d'écriture).

Cet héritage, donc, n'est pas seulement une chose identique à elle-même, il vient en excès. Kant était célibataire, fonctionnaire, professeur dans une université d'Etat, s'exprimait sous forme de dissertations, mémoires, thèses, dialoguait avec le pouvoir royal. Ses philosophèmes, mots, procédures, axiomes, systèmes d'opposition irriguent le discours philosophique, son modèle exerce son autorité sur les dispositifs d'enseignement européens. C'est sa singularité, son privilège absolu. Nous n'héritons pas seulement du contenu de son oeuvre, mais de sa forme, du système d'évaluation et de sanction qui lui est attaché.

On ne peut déconstruire la pensée kantienne sans toucher au concept d'institution et au système d'expertise, de transmission et de reproduction du savoir dont il est inséparable.

 

 

(Jean-Yves) : Il y a dans la page 82 de ce texte, à la fin du deuxième paragraphe, deux mots étranges qui ne s'intégrent pas à la phrase : "en répétons". Citation : Un héritage "se surimpose a priori à l'interprétation que nous en produisons, c'est-à-dire toujours, dans une certaine mesure, et jusqu'à une ligne difficile à arrêter, en répétons". Que vient faire l'ajout quasi mallarméen de ces deux derniers mots, en répétons? Jusqu'à un certain point (une certaine ligne, plutôt instable) l'héritage lui-même nous imposerait une interprétation. Et puisqu'il s'agit ici de l'héritage kantien, il y aurait dans Kant, en plus du texte de Kant, ce que nous en répétons, ce que nous en retenons involontairement en plus de la citation directe, ce qui vient en plus dans le texte derridien [en répétons] comme dans notre discours et opère avec d'autant plus d'autorité que c'est comme si ça avait été oublié. Ce que nous en répétons (la norme kantienne, dans la pensée et dans l'enseignement), ce qui fait son privilège, sa canonisation, son autorité, c'est ce qui s'impose à nous inconsciemment.

Et peut-être pourrais-je moi-même, à cette interprétation-là, ajouter : l'existence de ce supplément conditionnerait très précisément ce que nous appelons une oeuvre. En d'autres termes, pour qu'une oeuvre continue à opérer comme oeuvre, pour qu'elle reste en mouvement, il faut que ce supplément d'héritage, cette interprétation imposée mais involontaire, reste active.

 


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