Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Absorbement et anti - théatralité                     Absorbement et anti - théatralité
Sources (*) : Michael Fried               Michael Fried
Michael Fried - "La place du spectateur - Esthétique et origines de la peinture moderne", Ed : Gallimard, 1990, p18

 

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L'antithéatralité française

[Vers 1750, la peinture française tend à l'"absorbement" des personnages dans un état ou une activité qui les isole du regard du spectateur]

L'antithéatralité française
   
   
   
                 
                       

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Le goût change en France dans les années 1747-55. On se lasse du rococo, de la peinture exquise à la François Boucher, pour valoriser une peinture plus sérieuse, plus morale, plus proche de l'héritage du 16è ou du 17ème siècle - dont Chardin sera le continuateur. On revient à une hiérarchie des genres, on revalorise la peinture d'histoire. Le rapport du spectateur au tableau change. On admet que pour que le spectateur se laisse captiver par une scène peinte, il faut que les personnages eux-mêmes y soient absorbés. Cela suppose isolement et silence, comme dans Un philosophe occupé de sa lecture présenté par Chardin au Salon en 1753, attention et concentration, comme dans La lecture de la bible présenté par Greuze en 1755, voire oubli, inconscience, comme dans la scène de sommeil d'Un ermite endormi (Vien, Salon de 1753). Dans ces différents dispositifs, le peintre obéit à une contrainte : nier la présence du spectateur. Il met cette négation au principe de la représentation. C'est ce que Michael Fried appelle l'absorbement des personnages dans la toile, ou encore l'anti-théatralité.

Les critiques ne prennent conscience de cette contrainte que dans les années 1750-60, au moment où elle commence déjà à être moins assurée. Afin de neutraliser la présence du spectateur, on invente des artifices, mais ils ne suffiront pas pour en résoudre les paradoxes. Le peintre ne pouvait plus régler sa composition sur l'oeil du spectateur, considéré comme un point de vue extérieur au tableau (le schéma de la perspective classique), il doit lui trouver des relais à l'intérieur même de la toile. C'est le cas pour le Bélisaire attribué à Van Dyck, comme pour celui que David a peint en 1781.

Un siècle plus tard, avec Manet et la peinture moderne, apparaîtra une tendance à la théatralisation qui s'opposera à une tradition encore vivace de l'absorbement.

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Tous les critères ci-dessus (isolement, silence, attention, concentration, oubli, inconscience) sont portés à leur paroxysme dans l'automaticité du jeu ou de l'écriture.

 

 

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Propositions

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Pour qu'un tableau captive le public, il faut que son thème évoque aussi la captation : oubli de soi, méditation, inconscience ou absorbement dans une activité

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Vers 1750, la peinture française commence à valoriser le silence, la solitude et la vérité

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La lecture de la bible (Jean-Baptiste Greuze, 1755)

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Jean-Baptiste Chardin a contribué à séculariser la tradition picturale de l'"absorbement", que les plus grands maîtres avaient illustrée depuis le 17ème siècle

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Si, quand on fait un tableau, on suppose des spectateurs, alors le peintre sort de la toile, comme l'acteur qui parle au parterre

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Dans son Bélisaire comme dans ses autres peintures d'histoire, David accentue l'intensité dramatique en multipliant les points de vue du spectateur

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Paradoxe de Diderot : 1. le tableau doit ignorer le spectateur; 2. il faut que le spectateur soit suffisamment impressionné pour tomber en arrêt devant la scène

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[La peinture moderne commence avec Manet, quand il bâtit ses tableaux autour de la présence constitutive du spectateur]

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"Oedipe et le sphinx", tableau de Gustave Moreau (1864), a eu un succès immédiat car il semblait aux contemporains immédiatement et pleinement intelligible

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Le jeu et l'écriture n'ayant pas d'essence, ils vont sans cesse disparaissant

 


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FriedAbsorbement

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Genre = -