Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
                   
Sources (*) :              
Sarah Kofman - "Lectures de Derrida", Ed : Galilée, 1984, pp113-114

 

Derrida annote Levi-Strauss (Tristes Tropiques p262) -

D'un côté l'écriture derridienne répète inlassablement le meurtre du père, mais d'un autre côté cette écriture est inimitable

   
   
   
               
                       

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Dans la conclusion de son texte intitulé Graphématique et psychanalyse, rédigé en 1973 et publié dans Ecarts, l'un des tous premiers ouvrages consacrés à Jacques Derrida (écrit en collaboration avec L. Finas, R. Laporte, J.M. Rey, Fayard, 1973), Sarah Kofman écrit : "Peut-être est-ce en lisant Derrida que l'on comprend mieux certains motifs psychanalytiques : l'écriture derridienne répète inlassablement le meurtre du père. Les décapitations multiples du logos, sous toutes ses formes, ne peuvent pas ne pas retentir sur la scène inconsciente de chaque lecteur. Derrida, plus que Freud, apprend ce qu'un père veut dire, qu'on n'en a jamais fini de "tuer" le père et que parler du logos comme père n'est pas une simple métaphore" (pp113-114).

Dans le compte-rendu du débat du 24 octobre 1979, publié en 1982 sous le titre L'oreille de l'autre, Patrick Mahony s'appuie sur cette citation de Sarah Kofman pour faire l'observation suivante : "Quant à ceux qui vous avouent publiquement leur impossibilité d'imiter votre style, il m'apparaît que cela a des implications de grande portée : car quelle que soit la filiation de votre écriture, par son caractère inimitable dans le meurtre du logos paternel, il n'en demeure pas moins que, sur un autre niveau, elle porte l'empreinte des attributs du père" (pp131-132).

A ces questions qui peuvent paraître pertinentes à de nombreux lecteurs, Derrida fait une réponse à la fois indirecte et inimitable, qu'on est obligé de citer entièrement : "Evidemment, l'idée que tout ce que je fais est de l'ordre du parricide, comme le disent les textes que vous avez cités sinon ce que vous avez énoncé vous-même, est une idée que ne me plaît qu'à moitié. Ce n'est pas faux, mais si c'était essentiellement ça ou seulement ça, cela me décevrait beaucoup. Je crois que, bien sûr, il y a du parricide là-dedans, le parricide est d'une certaine manière inévitable, mais j'essaie de faire aussi quelque chose qui soit autre et qui ne se laisse pas, à mon avis, simplement comprendre dans la scène si récurrente du parricide, et si imitable; alors si vous avez essayé de rappeler que ce que je fais pouvait être d'une certaine manière inimitable comme quand c'est du parricide, alors là rien n'est plus imitable que le parricide, rien n'est plus répété donc. Si, pour la raison que j'ai dite en commençant, la manière dont j'écris, mais comme tout le monde, comportait quelque chose de peu imitable (je ne crois pas qu'il y ait de l'inimitable, jamais, mais disons de peu imitable), ce serait dans la mesure où ça ne serait pas de l'ordre du parricide, parce que rien n'est plus imitable que le parricide, mais, pas plus que je ne crois au nom propre secret absolument pur, je ne crois à l'inimitable" (pp145-146).

Un exemple d'écriture derridienne : ses annotations sur son exemplaire du livre de Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques (p262). [Les inscriptions sont de lui, mais pas la couleur].

 

 

Si Derrida n'a pas trahi le Destruktion heideggerien par destruction, c'est peut-être aussi parce qu'il a voulu atténuer le meurtre du père. Le déconstruire, comme tous les auteurs qu'il lit, c'est aussi le(s) préserver, se protéger de sa propre agressivité.

Dans l'écriture, tout ce que Derrida fait est de l'ordre du parricide - où le père aimé est aussi trahi, défait, démenti, déchu.

 


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