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Ozzy Gorgo - "L'écranophile", Ed : Guilgal, 1988-2019, Page créée le 20 avril 1992

 

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La position du père étant devenue intenable, on ne peut faire semblant de la tenir qu'au prix d'une permutation avec le fils ("Hook", La revanche du capitaine Crochet, Spielberg, 1992)

   
   
   
                 
                       

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Version contemporaine de Peter Pan et du Capitaine Crochet. En quoi diffère-t-elle de l'original? Radicalement.

L'un des fantasmes du film est Je sauve mon fils pour qu'il me reconnaisse, comme si la crainte de ne pas être reconnu par son fils était une des composantes du monde actuel. Plus le héros, Peter Banning, réussit professionnellement dans un certain système (faire du fric, faire du fric, être apprécié de ses collèges de bureau, faire du fric!), moins il s'occupe de ses enfants (Jack et Maggie).

Comme beaucoup de films américains, celui-ci repose sur la dénégation. On veut faire croire que quelqu'un pourrait renoncer aux valeurs dominantes au nom de la famille. Foutaise, inversion de la réalité, inversion qui se retrouve dans la place que chacun occupe dans le film = le père voyage dans le monde imaginaire (Neverland). Il se retrouve dans la position d'un enfant abandonné c'est-à-dire la position classique du cinéma. Peter rêve qu'il remplace son fils dans ses rêves, et qu'il doit tuer le Capitaine Crochet pour être aimé de... son fils (et non pas de sa mère ou de sa femme).

Etrange absence des femmes. La mère et la fille sont des choses aimantes. A peine si elles possèdent une subjectivité (une âme). Dans le groupe des enfants abandonnés, il n'y a pratiquement que des garçons. Le retour aux valeurs de la famille est aussi un retour aux valeurs masculines. Tout ceci est une affaire d'hommes, un fantasme de séduction homme/homme (le fils séduit le père, le père séduit le fils), relation homosexuelle qu'on retrouve dans le rapport Capitaine Crochet / Peter Pan.

Ça doit être un fantasme de Spielberg car on retrouve le même rapport homme/homme fils/père dans Indiana Jones et la dernière croisade.

 

 

Neverland est le monde du fantasme, plus auto-centré encore que le monde de l'inceste. Le fantasme-type serait : Je prends la place de mon fils pour me sauver moi-même. Nous sommes tous des orphelins.

Mais de quelle menace faut-il être sauvé? De la menace de l'argent, des affaires, de la tromperie, du calcul, de l'immobilier, etc... On revient à la dénégation initiale. Mais la pire menace, la plus insupportable, c'est celle d'être dépossédé de la place de père ou de fils.

Qui est vraiment le méchant? Ce n'est pas le Captain Hook, dont on a vraiment besoin pour continuer de vivre dans l'imaginaire. C'est le hook lui-même c'est-à-dire l'argent, le crochet comme métaphore de l'argent. Dans la réalité, Peter vit aux crochets de l'argent. Il doit se délivrer du Capitaine Crochet dans Neverland pour s'en dégager. Ça passe par une plongée dans la problématique infantile oubliée. C'est ce qu'il appelle Ouvrir les fenêtres. S'immerger avec bonheur et délectation dans la bonne vieille problématique oedipienne. Catharsis qui reconstitue la famille avec ses rites : base-ball, bisous et tutti quanti.

Que veut dire : Aies une pensée heureuse et tu t'envoleras? Le bonheur conduit à l'imaginaire et délaisse de la pesanteur commune. Cette pensée est différente pour chacun. Dans le cas de Peter, c'est : Etre père. Quel était son fantasme lorsque, étant petit, il s'envolait déjà? On l'ignorera. Quoiqu'on en dise, le monde infantile reste réellement oublié; on est dans une problématique d'adulte.

 


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1992.SP.IEL

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