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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, Lévinas                     Derrida, Lévinas
Sources (*) : Derrida, l'idiome, le style               Derrida, l'idiome, le style
Jacques Derrida - "L'écriture et la différence", Ed : Seuil, 1967, p124

 

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Par son écriture, son geste stylistique, ses métaphores, ses retours et mouvements insistants, le texte de Lévinas n'est pas un traité : c'est une oeuvre

   
   
   
               
                       

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Au début de Violence et Métaphysique (1963), Jacques Derrida insère une longue note qui semble anticiper le travail qu'il publiera en 1980 sous le titre En ce moment même dans cet ouvrage me voici. Il y explique pourquoi il ne faut pas lire les textes de Lévinas comme un argumentaire philosophique, mais comme une oeuvre.

"Levinas recommande certes le bon usage de la prose qui rompt le charme ou la violence dionysiaques et interdit le rapt poétique, mais cela n'y change rien : dans Totalité et Infini, l'usage de la métaphore, pour y être admirable et le plus souvent, sinon toujours, au-delà de l'abus rhétorique, abrite en son pathos les mouvements les plus décisifs du discours. En renonçant trop souvent à les reproduire dans notre prose désenchantée, serons-nous fidèle ou infidèle? En outre, le développement des thèmes n'est, dans Totalité et Infini, ni purement descriptif ni purement déductif. Il se déroule avec l'insistance infinie des eaux contre une plage : retour et répétition, toujours, de la même vague contre la même rive, où pourtant chaque fois se résumant, tout infiniment se renouvelle et s'enrichit. Par tous ces défis au commentateur et au critique, Totalité et Infini est une oeuvre et non un traité" (L'écriture et la différence, p124, note 1).

Pour respecter son style, Jacques Derrida préfère ne pas citer le texte de Lévinas. Une citation nécessairement partielle, parcellaire, mutilante, serait une trahison du mouvement du discours. Or c'est ce mouvement qui est étrange, c'est ce mouvement qui fait de l'écriture de Lévinas une oeuvre, c'est ce mouvement qui fait de Totalité et infini un "grand oeuvre" (p137), c'est-à-dire autre chose qu'un calcul, autre chose qu'une déduction, quelque chose d'absolument nouveau.

 

 

Cette remarque, qui peut sembler banale, n'est pas sans incidence. En quoi une oeuvre différe-t-elle d'un traité? On peut trouver une explication dans une conférence que Derrida prononcera encore beaucoup plus tard, en 1999, L'Université sans condition. En effet Totalité et Infini, dès 1963, remplit toutes les conditions de ce que Derrida appelera l'oeuvre comme telle : c'est une profession de foi qui déborde non seulement le constatif, mais aussi le performatif. Lévinas, en tant que philosophe, transforme la philosophie en inventant d'autres règles à la pensée, d'autres modalités d'écriture, d'autres façons de dire "Il faut". L'énigme de l'oeuvre, c'est qu'elle fait arriver quelque chose d'"autre que grec", sans pour autant le rabattre sur une identité préexistante.

D'un côté, il faut qu'une oeuvre soit logos, phrase, langage. Il faut qu'elle s'adresse à un autre fini. Mais d'un autre côté, dans sa plus haute exigence, il faut qu'elle rompe avec l'économie.

"Un maître qui s'interdirait la phrase ne donnerait rien; il n'aurait pas de disciples, mais seulement des esclaves. Lui serait interdite l'oeuvre - ou la liturgie, - cette dépense rompant l'économie et qu'il ne faut pas penser, selon Levinas, comme un Jeu" (p219).

Dans cette dernière formulation, à propos de l'oeuvre, c'est encore Lévinas que Derrida cite, dans La trace de l'autre. Prenant à témoin la définition de l'oeuvre proposée, donc, par Lévinas lui-même, il lui reproche de choisir une position où il ne pourrait plus la respecter. Cela montre à quel point la relation entre Derrida et Lévinas, dès 1963, est ambiguë.

 


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