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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Répondre de l'incalculable, c'est l'éthique même | Répondre de l'incalculable, c'est l'éthique même |
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Sources (*) : |
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Derrida, l'éthique | Derrida, l'éthique |
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Jacques Derrida - "Psyché, Inventions de l'autre (tome 1)", Ed : Galilée, 1987, p192 - En ce moment même dans cet ouvrage me voici Un visage, peint par Aksel Gallen-Kallela - |
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Lévinas : "Il faut" l'inconditionnel | L'oeuvre d'Emmanuel Lévinas, par sa gratuité, au-delà même de la pensée et du pensable, c'est l'éthique même |
Lévinas : "Il faut" l'inconditionnel |
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Derrida, Lévinas | Derrida, Lévinas |
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La formulation "C'est l'éthique même", qui sera ultérieurement reprise par Derrida dans Spectres de Marx (1993) et Béliers (2003) (voir ici la liste de ces reprises), est une citation de Lévinas. "L'oeuvre du Même en tant que mouvement sans retour du Même vers l'Autre, je voudrais la fixer par un terme grec qui dans sa signification première indique l'exercice d'un office non seulement totalement gratuit, mais requérant, de la part de celui qui l'exerce, une mise de fonds à perte. Je voudrais le fixer par le terme de liturgie. Il faut éloigner pour le moment de ce terme toute signification religieuse, même si une certaine idée de Dieu devait se montrer comme une trace à la fin de notre analyse. D'autre part, action absolument patiente, la liturgie ne se range pas comme culte à côté des oeuvres et de l'éthique. Elle est l'éthique même" (La trace de l'autre, à la fin du chapitre 2). Derrida la commente comme suit : "L'uvre, telle qu'elle est à l'oeuvre, oeuvrée, dans l'oeuvre d'E.L. et telle qu'il faut la lire si l'on doit lire "son" oeuvre, ne revient pas - à l'origine - au Même. Cela n'entraîne pas qu'elle signifie dépense et pure perte dans un jeu. Un tel jeu serait encore déterminé, en dépense, par l'économie. La gratuité de cette oeuvre, ce qu'il appelle encore liturgie, "mise de fonds à perte" ou "oeuvre sans rémunération" ressemble au jeu mais n'est pas le jeu, "elle est l'éthique même", au-delà même de la pensée et du pensable. Car la liturgie de l'oeuvre ne doit même pas se subordonner à la pensée. Une oeuvre qui "se subordonnerait à la pensée" encore entendue comme calcul économique, ne ferait pas uvre. Ce qu'aura donc réussi l'oeuvre d'E.L. - dans l'acte manqué qu'elle dit être, comme toute uvre c'est d'avoir obligé, avant tout contrat de reconnaissance, à cette dissymétrie qui l'a elle-même violemment, doucement, provoquée: impossible de s'approcher d'elle, de «son» uvre, sans passer d'abord, déjà, par le re-trait de son dedans, à savoir le remarquable dire de l'oeuvre. Non pas seulement de ce qui s'y trouve dit à ce sujet mais du dire entr(el)acé qui y vient de l'autre et n'y revient jamais à lui-même, qui vient (par exemple, exemplairement) de toi (viens), lectrice obligée" (Psyché 1, p192). |
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Pour interpréter ce passage où Lévinas radicalise le concept d'éthique, Jacques Derrida fait appel à son concept de sériature, qui associe l'essence du langage, l'éthique et l'effacement du nom de Dieu. Il ne peut y avoir de gratuité de l'oeuvre, de gratuité totale, absolue, que par un retrait de toute réciprocité, de tout endettement. Il n'y a de don pur, inconditionnel, comme celui du langage, que de la part d'un "il" absolument retiré, qui invite à une responsabilité infinie. La responsabilité, explique Lévinas, est "probablement" avant le discours portant sur le dit, l'essence du langage (formulation commentée par Derrida dans le même texte, p173). Qu'en est-il, alors, de l'uvre? On ne peut s'en approcher que si, avant, on en passe par "le re-trait de son dedans". Qu'est-ce à dire? Comment approcher d'une oeuvre en remarquant d'abord la trace de son dire qui vient de l'autre, mais ne revient jamais à elle-même? On peut s'appuyer sur la décomposition du mot "entrelacé" proposée par Derrida : entr(el)acé. Ce qui est entracé dans l'oeuvre est l'élément entre parenthèses mis dans l'entrelacs : (el), le nom de Dieu en tant qu'il est effacé, c'est-à-dire rien. Supposons que, pour Derrida, le "Il" de "Il aura obligé" soit l'uvre elle-même (voir ici). Ajoutons une autre hypothèse : ce qui prendrait, pour lui, la place du visage lévinassien, ce serait aussi l'uvre. De même qu'il y a, dans le visage, une trace d'un Dieu effacé qui invite à la responsabilité, il y a, selon cette hypothèse, dans l'uvre, une trace d'un Autre effacé qui invite, elle aussi, à la responsabilité. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida EthiqueIdiome GE.LLF DerridaEthiqueED.LED ArchiOeuvreLevinasDI.LLD DerridaLevinasFM.LLM ULevinasEthiqueMM Rang = LLevinasgratuitEthiquemmGenre = MR - IA |
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