Superbe film, voyage dans le temps et dans les salles de l'Hermitage, à St Petersbourg, en un seul plan-séquence. On passe d'une salle à l'autre, c'est-à-dire d'une époque à l'autre, toutes aussi magnifiques, costumes somptueux, décors splendides. Est-ce cela l'histoire de la Russie?

Ici le spectre, qui est l'observateur, qui est la caméra, voit mais n'est jamais vu. Il suit un autre spectre (l'étranger, l'européen), probablement mort lui aussi, mais qui est non pas le voyant, mais le vu. L'étranger voit le spectre-caméra, qui n'est jamais vu. A la fin, il préférera rester dans son époque, celle dont il connaît la danse - mais cela voudra dire qu'il disparaîtra définitivement.

Certains des personnages du film voient le spectre, d'autres non. Il dialogue avec certains, mais d'autres l'ignorent absolument. En d'autres termes la situation est inversée : ce sont eux les spectres, tandis que lui, l'étranger visiteur, n'entre en échange qu'avec certains d'entre eux.

C'est un "one take film"