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Derrida, l'éthique                     Derrida, l'éthique
Sources (*) : Derrida, le pouvoir, le souverain               Derrida, le pouvoir, le souverain
Jacques Derrida - "Séminaire 2001-02 "La bête et le souverain" Volume 1", Ed : Galilée, 2008, p327

 

Vipere a cornes -

Derrida, Lévinas

Dans l'éthique du semblable où la victime prend la place du souverain, l'idée de souveraineté n'est pas contestée, mais seulement déplacée

Derrida, Lévinas
   
   
   
               
                       

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Dans l'histoire racontée ci-contre, le narrateur commence par considérer le serpent comme une personne, quelqu'un, un "Qui". Il le respecte, s'adresse à lui comme à un autre en lui disant : "après vous...". Peu importe sa dignité, son statut social, il est le premier, c'est lui qui a la priorité. Mais petit à petit, son regard change. Le serpent a la langue fourchue, il le regarde comme du bétail. Alors, dans l'éducation qu'il a reçue, une autre voix se fait entendre. Ce serpent est doré, il est dangereux, venimeux, il faut s'en débarrasser. Il n'y a pas d'hospitalité pour un être qui peut vous tuer! La scène se transforme : elle devient un duel à mort. Il faut qu'il prenne un bâton, qu'il l'anéantisse. Mais la voix qui, en lui, s'était exprimée la première, n'est pas totalement réduite au silence. Elle continue à dire : bien qu'il soit dangereux, il est le premier venu près d'une source. Tu dois l'aimer, l'honorer, et même lui être reconnaissant. Toi, tu n'es qu'un homme, mais lui, il ressemble à un dieu. Entre d'un côté les voix compulsives qui lui commandent de tuer, et d'un autre côté la honte, l'horreur devant cet acte, il lui est difficile de choisir.

Dans la dernière strophe, Lawrence place le serpent dans la position du souverain. Dans l'éthique du semblable (celle de Lévinas et aussi, selon Derrida, de Lacan), le moi souverain (ici le narrateur) transfère la souveraineté à l'autre (la victime). Ce n'est plus le serpent qui est assujetti : il est passé du côté des seigneurs. [Ainsi opère-t-on chaque fois qu'on "sacralise" une victime].

Jacques Derrida commente un poème de D. H. Lawrence intitulé "Serpent", dont voici un résumé : Un jour de grande chaleur, le narrateur vient se désaltérer à sa source. Un serpent s'y trouve déjà. Son premier mouvement est d'attendre, de laisser le serpent, qui est arrivé en premier, boire tranquillement. Le serpent prend son temps, et le narrateur attend. Mais soudain une pensée lui vient : en tant qu'homme, ne devrait-il pas tuer ce serpent? Mais non, il l'aime, il se sent honoré par sa visite, le serpent est son hôte, il lui doit l'hospitalité. Donc le serpent boit toujours, sans se presser, puis revient lentement vers la fissure qui lui sert de logis. Alors, le voyant entrer dans cet horrible trou noir, le narrateur jette sur lui une lourde bûche. Il conclut : "Et aussitôt j'ai regretté. / J'ai pensé : quel acte lâche, vulgaire, mesquin! / Je me méprisais, moi et les voix de mon éducation détestable. / Et j'ai pensé à l'albatros, / Et désirais qu'il revienne, mon serpent. / Car à nouveau il me semblait être comme un roi, / Un roi en exil, sans couronne, dans le monde souterrain, / Prêt à être couronné à nouveau. / Et ainsi je suis passé à côté de l'un des seigneurs / De la vie. / Et j'ai quelque chose à expier; / Une mesquinerie.

 

 

Déplacer la souveraineté de l'homme sur le serpent en le faisant roi, en le considérant "comme" un roi, ce n'est pas transgresser la loi morale, c'est se soumettre au remords, à la culpabilité. Freud, quand il formalise la loi morale en l'attribuant au remord, ne dépasse pas ce stade. Avec la déconstruction, Jacques Derrida propose une révolution beaucoup plus radicale : déconstruire la loi morale comme telle, l'idée de souveraineté en général.

 


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