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Sources (*) :              
Pierre Delain - "Miqra, plus d'une lecture", Ed : Guilgal, 2016-2020, Page créée le 19 novembre 2019

 

Talmud de Babylone, Berakhot 37b -

Le témoin qui détruit une vie humaine, c'est comme s'il avait détruit tout un monde; et s'il condamne injustement, le sang des descendants retombera sur lui jusqu'à la fin du monde

   
   
   
                 
                       

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C'est un passage du Talmud sur la peine de mort, sur la gravité du témoignage, et aussi sur le meurtre d'Abel par Caïn. La gravité inouï de ce meurtre tient au crime lui-même, à l'élimination d'un frère et à la disparition d'une personne unique, irremplaçable, mais aussi à la destruction de toute la descendance virtuelle d'Abel. Avec ce meurtre, ce n'est pas seulement un monde qui est effacé, c'est toute une série de mondes qui auraient pu lui succéder, sa descendance. Les sangs de son frère est-il dit (Gn 4:10), au pluriel, c'est-à-dire son sang à lui et aussi les sangs de ceux auxquels il aurait donné naissance. Cet exemple est choisi pour expliquer au témoin à quel point son témoignage est important. Dans les procès capitaux, la vie de l'accusé est en jeu, et aussi la vie de tous ses descendants. Il ne faut donc pas témoigner par ouï-dire, sur la base de rumeurs ou de présomptions, mais seulement en cas de certitude absolue, et même dans ce cas-là il faut être prudent, il faut avoir vu de ses propres yeux. Nul ne peut témoigner pour le témoin, dira plus tard Paul Celan. C'est un devoir de porter témoignage si l'on a assisté à un meurtre disent les sages, mais néanmoins 1/ la Torah prévoit qu'il faut deux témoins pour condamner à mort. Un seul témoin n'est jamais suffisant; 2/ on ajoute à cela une précaution supplémentaire : les témoins doivent eux-mêmes procéder à l'exécution du condamné. Le résultat, précise la guemara, c'est que la peine de mort a bel et bien disparu après l'exil du Sanhedrin hors du temple (40 ans avant sa destruction). Aucun tribunal juif n'est plus habilité depuis lors à prononcer et à appliquer une sentence de mort.

 

 

Pour souligner l'importance unique de chaque individu, le Talmud ajoute un autre argument : "C'est pour cela, disait-on encore aux témoins, que l'homme a été créé seul, pour t'enseigner que quiconque anéantit une âme d'Israël, l'Ecriture lui en tient compte comme s'il avait anéanti tout un univers" (traduction Steinsaltz). Chaque individu a été créé avec le sceau du premier homme, et aucun ne ressemble à l'autre. En conséquence (précise un peu plus loin le midrach), chacun est tenu de se dire : Le monde a été créé pour moi. Je dois accorder à l'accusé autant d'importance que ma propre existence.

 


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