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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, le pouvoir, le souverain                     Derrida, le pouvoir, le souverain
Sources (*) :              
Jacques Derrida - "Voyous - deux essais sur la raison", Ed : Galilée, 2003, pp96-9, 100

 

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Le voyou, c'est l'autre interpellé devant la loi : nul ne déclare "Je suis un voyou", sauf le voyoucrate, ce contre-souverain

   
   
   
               
                       

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Etat-voyou, c'est le mot français que Jacques Derrida a découvert en 2002 dans la bouche d'un porte-parole gouvernemental (cf Voyous p115) pour traduire l'anglais rogue State, un Etat qui défie la loi internationale, qui la transgresse ou lui est indifférent. On ignore qui a choisi ce vocable, voyou, pour nommer un certain genre d'Etat. Le mot est récent dans la langue. Inventé sous Charles X, en 1830, il est d'abord utilisé par le bourgeois bien-pensant de la bonne société pour désigner le mauvais garçon. C'est une marque de mépris, une insulte, une menace à l'égard de celui qui est au moins virtuellement hors-la-loi ou délinquant, une volonté d'exclure le mauvais citoyen, le parasite qui, dans la ville moderne, court les rues ou les banlieues. Le voyou est à la marge, excentré, il se livre à différents trafics. Le mot se dit presque toujours au masculin, avec une connotation libidinale, sexuelle. Il parasite les voies de circulation, risquant de faire venir le désordre, le chaos. On l'interpelle, on le dénonce à la police, on le fait comparaître devant la loi. Il corrompt, détruit la fiabilité des systèmes.

En 1865, Flaubert invente le nom de voyoucratie. Ce peut être un pouvoir occulte ou secret, une confrérie ou une communauté clandestine, une conjuration, une contre-institution, une force organisée, un quasi-Etat. Ce contre-pouvoir, cette contre-citoyenneté, peut tourner, à notre époque, à l'Etat-voyou.

Los Olvidados, un film de Luis Bunuel (1950).

 

 

Jacques Derrida affirme deux choses contradictoires :

- "Même si on dit je, ici, par exemple “je suis et poursuis un voyou“, nul ne dira, en principe, “je suis, ego sum, un voyou“" (Voyous pp96-97). Et plus loin : "personne [ne peut] jamais déclarer ou avouer “Je suis un voyou“" (Voyous p99). Le voyou étant montré du doigt par l'ordre moral, on ne le désignerait qu'à la deuxième et troisième personne. Et pourtant Derrida écrit, lui-même, dans le titre de ce chapitre, "Le voyou que je suis", comme s'il avait décidé de l'être ou de le suivre, ou comme si le je du déconstructeur était nécessairement un je voyou - qui ose le déclarer.

- "Si la voyoucratie représente une sorte de pouvoir concurrent, un défi au pouvoir de l'Etat, une contre-souveraineté criminelle et transgressive, nous avons ici tous les ingrédients d'un contre-concept de souveraineté à la Bataille" (Voyous p100). Le voyou inverse la souveraineté classique, il cultive le mal et les outrages. En faisant cela, en se positionnant volontairement comme délinquant ou criminel, ne dit-il pas, lui aussi, je? Ne vise-t-il pas la même hégémonie ou ipséité que l'Etat-nation?

 


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