Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
"Je suis mort", "ma mort", signature de l'aporie                     "Je suis mort", "ma mort", signature de l'aporie
Sources (*) :              
Jacques Derrida - "Glas", Ed : Galilée, 1974, p97bi

 

Jephte sacrifiant sa fille -

En écrivant "Je suis déjà (mort)", en se retranchant d'avance de lui-même, Jacques Derrida repousse, derrière, une menace encore pire

   
   
   
               
                       

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Du texte que Jacques Derrida a inséré dans la colonne b de Glas, p97 (et qui se poursuit p98bi), on peut extraire la citation suivante :

« Toutes les fleurs de rhétorique dans lesquelles je disperse ma signature, dans lesquelles je m'apostrophe et m'apotrope, lisez-les aussi comme des formes de refoulement. Il s'agit de repousser la pire menace et pour cela, d'avance, de soi-même, se retrancher » (Glas p97bi).

Il s'agit, dit-il, dans tout ce qu'il écrit, c'est-à-dire peut-être dans toute son oeuvre, de "repousser la pire menace". Laquelle? Si l'on prend le texte au pied de la lettre, cette menace, ce pourrait être "une chute de la prison de l'autre" (p98bi), le coup de couteau dont parle Genet dans la même colonne (98b), ce coup asséné dans le dos, par derrière, et qui coupe la tête du condamné à mort Notre-Dame [une sorte de castration] ou encore de l'horreur même d'être retranché [autre sorte de castration]. D'ailleurs, dans cet insert, sur les deux pages, on trouve quatre fois le mot "retrancher". Le retranchement "de soi-même", on peut le lire aussi comme un retrait, surtout si l'on cite aussi la première partie du texte :

" tout est toujours attaqué de dos, écrit, décrit par derrière. A tergo. Je suis déjà (mort) signifie que je suis derrière. Absolument derrière, le Derrière qui n'aura jamais été vu de face, le Déjà que rien n'aura précédé, qui s'est donc conçu et enfanté lui-même, mais comme cadavre ou corps glorieux. Etre derrière, c'est être avant tout - en rupture de symétrie. Je me retranche - derrière - je saigne au bas de mon texte. "L'auteur d'un beau poème est touours mort." (Miracle de la rose). En même temps, à me retrancher, à soustraire ma présence, à mourir, j'échappe d'avance aux coups. Le Derrière et le Déjà me protègent, me rendent illisible, m'abritent au verso du texte. Je ne suis accessible, lisible, visible, que dans un rétroviseur" (p97bi).

 

 

Il s'agit d'un être qui s'est conçu et enfanté lui-même. Son nom, majusculé, est double - Derrière, Déjà. Ces deux noms, déjà mentionnés comme étant des déformations du sien, le protègent. Il peut s'abriter derrière eux (au verso du texte). Derrière, il n'aura jamais été vu de face, et Déjà, rien ne l'aura précédé. Donc, ce corps glorieux, ce cadavre, retranché au bas de son texte, il est toujours déjà mort, comme tout auteur. Il voudrait se protéger d'une situation étrange où, étant déjà derrière, il est attaqué de dos, ce qui semble impossible, sauf à tenir compte de cette rupture de symétrie qu'il signale. Dans cette situation, vous pouvez être derrière ce qui est derrière vous et vous attaque.

Mais revenons à la question du retrait qui, dans cette histoire, semble décisive. Se retrancher, c'est soustraire sa présence. Mourir n'est-elle pas la meilleure façon d'échapper aux coups? En écrivant qu'on est déjà mort, en se cachant derrière l'autre, on se protège du mal radical, du pire. Mais de quoi? Lequel? Ce n'est pas précisé. Peut-être celui-là. A moins que ce ne soit celui-ci.

 


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