Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Sur le performatif                     Sur le performatif
Sources (*) : John Langshaw Austin               John Langshaw Austin
John Langshaw Austin - "Quand dire, c'est faire", Ed : Seuil, 1970, p37

 

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[Une énonciation performative exécute une action; elle ne décrit ni ne constate rien, elle n'est ni vraie ni fausse]

   
   
   
                 
                       

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Souvent, les philosophes ont tendance à confondre les phrases et les affirmations. Certes ils distinguent entre une question, une exclamation, un commandement, un souhait, etc... mais la distinction entre les phrases qui doivent être vraies ou fausses et les autres, est difficile à établir. Faut-il pouvoir les vérifier? S'assurer de leur sens? La réponse est différente selon que la phrase est descriptive ou constative, qu'elle sert à manifester ses émotions, à indiquer les circonstances dans lesquelles l'affirmation est faite ou la façon de la prendre, etc... C'est pourquoi Austin propose une autre démarche, ou la vérité ou la fausseté d'une phrase n'est pas le facteur essentiel.

Il appelle énonciation performative une phrase qui, à première vue, peut ressembler à une affirmation. Quand elle est explicite, sa structure est simple (en général la première personne du singulier de l'indicatif présent, voix active) - mais elle peut aussi être implicite. Quand le sujet énonce ce type de phrase, il ne décrit pas ce qu'il fait, il le fait. En prononçant ces mots, il affirme la chose comme allant de soi. Mais cela n'implique pas que le fait de prononcer les mots suffise, à lui seul, pour accomplir l'acte. Il faut encore que les circonstances dans lesquelles les mots sont prononcées soient appropriées, que d'autres personnes exécutent elles aussi certaines autres actions (physiques, mentales ou verbales), que le locuteur soit habilité à exécuter cette action, etc... Il faut aussi que les mots soient prononcés "sérieusement" - qu'on ne soit ni en train de plaisanter, ni de mauvaise foi. Il faut que j'aie une certaine intention, que ma parole m'engage. La longue liste de ces conditions suffit à montrer qu'un performatif, comme tout acte conventionnel, est toujours exposé à l'échec (il peut toujours être rejeté, ne serait-ce que par une seule personne). Dans certains cas - les cas non-sérieux ou parasitaires - l'échec est même assuré. Il est (selon Austin) nécessaire de les exclure de la théorie des performatifs.

Pour expliciter la différence, parfois peu évidente, entre un performatif et une affirmation, Austin propose de distinguer trois catégories d'actes de discours : locutoire, illocutoire et perlocutoire.

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Emile Benveniste a retenu trois caractéristiques du performatif :

- il n'a de réalité que s'il est authentifié,

- il est unique et crée l'événement,

- il est auto-référentiel.

 

 

Exemples d'énonciations performatives donnés par Austin :

- Oui [je le veux] (c'est-à-dire que je prends cette femme comme épouse légitime) - ce "oui" étant prononcé au cours de la cérémonie de mariage.

- Je baptise ce bateau le Queen Elizabeth - comme on dit lorsqu'on brise une bouteille contre la coque.

- Je donne et lègue ma montre à mon frère - comme on peut le lire dans un testament.

- Je vous parie six pence qu'il pleuvra demain.

- Je déclare la guerre.

- Je promets que...

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Propositions

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Tous les actes conventionnels (rite, cérémonie) qui consistent à prononcer des mots sont exposés à l'échec

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Quand le langage est parasitaire ou n'est pas employé sérieusement, il est exclu qu'une énonciation performative soit prise en considération

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Un performatif peut toujours échouer, car il restera toujours quelqu'un susceptible de le rejeter

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Un énoncé performatif est auto-référentiel : il se réfère à une réalité qu'il constitue lui-même

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Il n'est pas nécessaire qu'une phrase ait la forme conventionnelle d'un performatif pour qu'elle soit interprétée comme performative

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Pour qu'il y ait "énonciation performative", il faut que quelque chose, au moment de l'énonciation, soit effectué par la personne qui énonce : généralement un "Je" ou une signature

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Un énoncé performatif n'a de réalité que s'il est authentifié comme acte - hors des circonstances qui le rendent performatifs, il n'est plus rien

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Si l'on considère l'acte de discours tout entier, il y a peu de différences entre "affirmation" et "énonciation performative"

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Un énoncé performatif crée l'événement; il est unique, et ne peut pas être répété

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Tout acte de discours comprend des aspects locutoires et illocutoires; et parfois même perlocutoires

 


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