Quand Heidegger a voulu prendre ses distances à l'égard du national-socialisme, il l'a rapproché de la technologie, qui est selon lui un oubli de l'être. Mais sa position est paradoxale, car s'il s'est compromis avec les nazis, c'est justement parce qu'il a d'abord cru naïvement en une autre relation à l'être, plus originelle et moins compromise avec la technique; et cette relation, il l'a identifiée avec les nazis. En d'autres termes, il a d'abord cru que les nazis sauveraient l'être de sa corruption technologique pour ensuite accuser les mêmes nazis de complaisance avec cette corruption. Il s'est trompé dans les deux cas, car la technique et l'être de l'humain sont inséparables.

Dans le téléphone se condense le lien étroit du nazisme et de la technologie : les questions du désir, de l'extermination, de la guerre, de la simulation s'y croisent.