Il s'appelle Don, comme Don Juan, mais lui c'est Don Johnston, et les quelques lettres de différence n'y changent pas grand'chose : séducteur, homme à femmes, riche, indépendant et égoïste. L'histoire est facile à résumer : une lettre anonyme laisse entendre qu'il a un fils. Il part à la recherche de ce fils (à ce moment, on tombe dans le cliché, du genre road movie). Mais de fils, nenni! il ne trouve que des femmes (ses anciennes concubines), et qu'est-ce qu'il en retire? Rien du tout. De la nostalgie, de la tristesse, un sentiment d'échec. C'est de ça qu'il faut partir, cet échec. Echec pourquoi? Je prends l'hypothèse suivante : parce qu'il n'a pas de fils. Jusqu'à présent sa vie était vide; maintenant le vide se transforme en manque. C'est autre chose. Ce fils qui n'existe pas fait de Don un être fini. Découvrant la finitude, il se rend compte que le temps dans lequel il vivait jusqu'à présent à une fin. Le voici appelé à se libérer de la religion à laquelle il ne savait pas qu'il appartenait : la croyance en un être infini, lui-même.

Ce fils qui n'existe pas le libère de quelque chose qui n'existait pas non plus, et le voici confronté aux places les plus classiques auxquelles il avait toujours échappé. Il rencontre un garçon dans la rue, et le voici qui joue au Papa. Comme s'il y avait encore des Papas! Comme s'il n'était pas impossible d'être père!