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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | |||||||||||||||||
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L'écranophile en voix off | L'écranophile en voix off |
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Sources (*) : |
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CinéAnalyse : Tous orphelins, il faut faire avec | CinéAnalyse : Tous orphelins, il faut faire avec |
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Ozzy Gorgo - "L'écranophile", Ed : Guilgal, 1988-2019, Page créée le 4 octobre 2022 - |
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CinéAnalyse : en portant une alliance d'un autre type | Belle Epine (Rebecca Zlotowski, 2010) - Se faire orpheline, exposée au danger, pour que s'invente une autre alliance |
CinéAnalyse : en portant une alliance d'un autre type |
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CinéAnalyse, en préservant un lieu pour l'étude (Idvi) | CinéAnalyse, en préservant un lieu pour l'étude (Idvi) |
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Prudence Friedman a 17 ans, sa mère vient de mourir. Aucun détail n’est donné sur la cause de cette mort. Le père étant lui aussi absent (parti au Canada), pour des raisons difficiles à restituer1, la jeune fille se retrouve seule à la maison avec sa sœur qui disparaît à son tour, avec son petit ami. Alors que fait-elle? Elle vit d’abord l’expérience d’abandon comme une libération, puis se met en danger, va à Rungis à l’instigation d’une copine, recherche la compagnie de jeunes gens qui eux aussi se mettent en danger avec leurs motos, fait l’amour avec l’un d’entre eux. Puis elle ne supporte plus leur présence, assiste à la mort d’un des motards, s’enfuit et finalement, en pleurs, rentre chez elle où elle demande pardon au fantôme de sa mère. Si Prudence est orpheline, ce n’est pas seulement à cause de l’effacement de ses parents. Elle est orpheline culturellement, sans rien d’autre pour se repérer que quelques musiques (sa sœur joue du piano, elle écoute la chanson qui a motivé le choix de son prénom). La fuite vers les motards de Rungis est peut-être une façon de dire : je n’ai pas de généalogie, mais je me me rattache quand même à quelque chose. Mais ça ne marche pas. |
Daniel et sa cousine Prudence.
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La disparition de ses parents n’empêche pas Prudence de participer, avec sa sœur, à la fête de Rosh Hashana2 chez un oncle Cohen. Ce Juif pratiquant a deux enfants : une fille, Sonia, et un fils apparemment homosexuel, Daniel. Ce dernier raconte à Prudence l’histoire vétérotestamentaire d'Abigaïl3. Cette étrange digression pourrait être la clef (ou l’une des clefs) d’interprétation du film. David, pas encore roi, a protégé les terres de Nabal4, un riche propriétaire, pendant la tonte. Il réclame une compensation pour le service rendu – conformément aux coutumes de l’époque, mais Nabal refuse catégoriquement. En grande colère, David décide de se venger, mais Abigaïl, sans prévenir son époux, accueille David à l’entrée de la ville en lui offrant des cadeaux et en le suppliant de ne pas tenir compte de l’offense. Nabal se saoule et meurt - sans aucune explication. Puis David5 prend Abigaïl pour épouse6. Celle-ci disparait du texte biblique – comme si sa fonction était définitivement épuisée. Comme Nabal, dans une sorte de folie, Prudence a transgressé les règles usuelles de la famille et de la société auxquelles elle appartient. Comme lui et comme le motard, elle prend des risques inconsidérés. Mais Daniel, qui lui raconte cette histoire, donne l’exemple d’une position ambivalente pleinement assumée. En conflit avec son père en raison de ses choix et de son comportement, il reste attaché à la tradition juive. Il raconte à sa cousine laïque et ignorante un récit tiré de la bible, dans lequel une jeune femme raisonnable, Abigaïl, essaie de sauver son mari fou, Nabal. Elle échoue, mais se réconcilie avec le porteur de l’autorité, David. Commentaire du cousin Daniel : "Qu’est-ce que ça veut dire, ça, pour toi ? Ça veut dire qu’il se rend compte qu’il se trompe sur tous les tableaux tu vois. Tout lui échappe, son fric, sa femme, tout, et ça il supporte pas. Il s’est pas préparé à cette confrontation avec lui, tu vois? C’est comme s’il se regardait dans un miroir. C’est un cadeau qu’elle lui fait, Abigaïl. C’est une perche qu’elle lui tend. Et tout ça pour qu’il s’assume. Qu’il se mette face à lui, et qu’il assume la fragilité redoutable de son existence." À la fin du film, Prudence demande pardon à sa mère dans une sorte de rêve éveillé. Ce moment ne marque pas l’entrée dans un rêve, mais plutôt la sortie. Il aura bien fallu qu’au lieu de la fuite en avant, elle s’invente pour elle-même une sorte de compromis. Le père et la mère réels ont disparu, mais on peut toujours s’en construire d’autres. En hébreu, le nom Abigaïl signifie : Ma joie est en Dieu, ou Mon père se réjouit, ou encore La joie de mon père. Le père de Prudence lui a dit d’appeler le 15 si elle avait un problème. Qu’est-ce que le 15 ? Pas un numéro de téléphone, mais le lieu inconnu (ni père ni Dieu, mais aussi père et Dieu) où paternité et joie (à moins que ce ne soit divinité et jouissance) pourraient s’allier. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Films CinemaChrono 2010.ZL.OTO CineFilsIE.LIE CineDireJF.MPL IdviEtudeGH.KJD zm.Zlotowski.2010 Rang = YZlotowBelleEpineGenre = MH - NP |
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