Derrida
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Ozzy Gorgo - "L'écranophile", Ed : Guilgal, 1988-2019, Page créée le 23 janvier 2022

 

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CinéAnalyse : cette chose qui, toujours, revient : le sexe

The last Picture Show (Peter Bogdanovich, 1971) - Le sexe, un pharmakon qui, prétendant compenser ou remédier à la vacuité, creuse un vide encore plus profond

CinéAnalyse : cette chose qui, toujours, revient : le sexe
   
   
   
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Anarene est une petite ville pétrolière du Texas en déclin, où la seule distraction, la seule ouverture « culturelle » sur l’extérieur, est le cinéma. Le film commence et se termine par une projection. Le propriétaire de l’unique salle, de l’unique café et de l’unique restaurant de la ville, Sam dit « le lion », meurt le jour de la Saint-Sylvestre 1951. Peu après, faute de clients, la salle de cinéma ferme définitivement, et c’est tout un monde, tout un univers, une ancienne morale de vie, qui disparaissent. Pour Sonny, personnage principal, la disparition est un choc, mais pour le spectateur, on ne peut pas dire que ce soit une surprise car le film raconte la chronique de cette disparition. Sonny est en terminale ainsi que son copain Duane. Les deux jeunes se disputent une fille, Jacy, la plus riche et la plus jolie de la ville. Tous deux sont pauvres et Jacy les instrumentalise. Ils flirtent avec elle et songent au mariage, mais Jacy n’ignore pas que ces unions sont exclues dans le contexte local. Elle séduit Duane dans le seul but de perdre sa virginité afin d’être acceptée dans le cercle des personnes aisées de la ville. Lois, sa mère, n’a pas agi différemment dans sa jeunesse, et maintenant elle méprise son mari et s’ennuie mortellement. Sonny est un garçon rêveur, sincère. Il rompt avec sa petite amie Charlene avec laquelle il n’a aucune affinité, se rabat sur Ruth, une femme dépressive d’un certain âge, épouse de son entraîneur de foot, et engage une liaison avec Jacy, qui se termine mal. Sonny et Duane se disputent. Dans un bref combat Sonny perd un œil. Duane, déçu par la conduite de Jacy, décide de partir à l’armée. Les deux amis se réconcilient au dernier moment.

Jacy, au motel, avec Duane.

 

 

Il ne se passe rien dans cette ville, elle est plate et vide comme le dit Lois, rien à part le sexe et les relations qui vont avec, ce qu’on pourrait appeler un commerce sexuel élargi (élargi car l'échange entre sexes déborde les lieux consacrés, y compris bien sûr le mariage) avec des couples qui se font, se défont et se refont. Dans cette ambiance de dépression générale, le sexe est une sorte de pharmakon. On peut croire qu’il va vous faire du bien, vous guérir de l’ennui et de l’impuissance, mais les choses peuvent s’inverser rapidement, et le remède se transformer en poison. C’est ce qui arrive dans la relation triangulaire entre Sonny, Duane et Jacy : frustrations et amitié brisée. Mais passons sur les rebondissements du récit et attachons-nous à une singularité du film, un « détail » significatif par rapport, justement, à cette question du commerce sexuel. Plusieurs actes sexuels sont montrés ou suggérés dans le film. Chaque fois le même procédé est utilisé par le réalisateur : une caméra qui s’attarde longuement sur la figure du garçon ou de la fille. Sur les visages en gros plan, on ne lit ni excitation, ni sensation, ni même expression de joie, de plaisir, de déplaisir ou de douleur, rien de corporel, mais chaque fois une intense concentration dans la pensée. Tout se passe comme si ce moment, qui par essence échappe à la vie courante, était devenu le temps privilégié d’une introspection ou d’une rare lucidité, à la fois curiosité, ennui, inquiétude, mélancolie, interrogation, résignation, mais rien qui ressemble à une jouissance, ni même à une tentative de jouir. Si Ruth ne peut pas s’empêcher de pleurer, il n’est pas sûr que ce soit à cause du rapport lui-même : c’est toute sa vie, les tensions enfouies, insupportables, qui explose. Il en va de même avec la colère de Jacy. On croirait, à voir ces images, que le rapport sexuel fait penser, comme si dans ce moment précis les masques tombaient, comme si la comédie sociale s’effaçait devant la vacuité de l’acte, qui révèle la vacuité de la vie sociale dans ce trou perdu.

 


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zm.Bogdanovich.1971

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