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NIVEAUX DE SENS : | |||||||||||||||||
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L'écranophile en voix off | L'écranophile en voix off |
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Sources (*) : |
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CinéAnalyse : en laissant l'autre venir chez soi (hospitalité) | CinéAnalyse : en laissant l'autre venir chez soi (hospitalité) |
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Ozzy Gorgo - "L'écranophile", Ed : Guilgal, 1988-2019, Page créée le 22 février 2020 - |
Adam (Maryam Touzani, 2019) - Le regard d'une petite fille sur une hospitalité qui oblige, dans un monde où le nouveau-né doit être abandonné |
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Un très beau film, peut-être trop beau, trop léché, trop esthétique, une œuvre d'art à cheval sur la fiction et le documentaire. L'histoire a été écrite à partir d'un souvenir de Maryam Touzani dont les parents auraient accueilli chez eux, quand elle était une enfant, une jeune femme enceinte. Si le film est autobiographique, c'est en mettant la réalisatrice à la place de la petite fille (Warda). Cette place est aussi celle du spectateur. Le film nous fait partager le regard de Warda, un regard émerveillé devant la grossesse d'une femme et la mise au monde d'un enfant. Nous-mêmes émerveillés, nous entrons dans le film par ce regard. Nous passons deux heures avec la naïveté d'une petite fille de huit ans. Le titre du film est Adam. Il raconte la fabrique d'orphelins par une société qui les impose au nom de la morale. Un héritage social dépouille un nouveau-né de son propre héritage. Il n'aura connu sa mère qu'une journée, pour éviter le déclassement de l'un comme de l'autre. Peut-être lui donnera-t-on un autre prénom, peut-être ignorera-t-il toujours ce prénom-là qui n'aura tenu qu'une journée. Quant au nom de famille de son père et de sa mère, il en sera privé définitivement. Le film met l'accent sur le croisement de deux obligations : la société qui oblige à payer la dette du péché (l'exclusion), et la personne qui oblige à annuler cette dette par un autre engagement (l'hospitalité). Entre exclusion et hospitalité, la contradiction est absolue, mais la coexistence nécessaire. |
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C'est un film sur l'hospitalité. La petite Warda l'a compris depuis le premier instant. Il n'y a aucune réserve chez elle, elle sourit tout de suite à Samia, tandis qu'Abla commence par faire régner l'ordre dans sa maison. Abla ne découvre pas l'hospitalité immédiatement, il lui faut un certain cheminement. La relation entre les deux femmes commence par une réciprocité, un renvoi d'ascenseur. Abla aide Samia, elle la loge, tandis que Samia ne lui apporte pas seulement une aide matérielle pour malaxer la pâte et confectionner les excellentes pâtisseries comme elle a appris à le faire dans son lointain village, elle l'aide aussi à franchir une étape, faire son deuil pour redécouvrir sa maternité, sa féminité, redevenir une femme. Si Abla accepte Samia, c'est dans un premier temps par culpabilité, c'est-à-dire au titre de la dette. Sa fille l'a traitée de monstre, elle a honte, elle est dégoûtée par son propre comportement. Mais à ce stade, sa capacité d'accueil reste limitée, étroite. C'est une générosité qui la soulage, atténue sa tristesse et sa nostalgie, mais ne suffit pas à transformer sa vie. L'exigence d'hospitalité inconditionnelle ne s'imposera à elle qu'au moment où Samia ayant accouché, elle ne sera plus nécessaire. Elle ne la découvrira que comme impossible, dans le vide de la séparation du départ. Samia lui aura dégagé la voie, elle pourra maintenant l'emprunter pour autre chose. Le prénom Adam, qui ne durera peut-être qu'un jour, est un nouveau commencement. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Films CinemaChrono 2019.TO.UZA SAOParcoursDP.LMO zm.Touzani.2019 Rang = YZTouzaniAdamGenre = MH - NP |
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