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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | |||||||||||||||||
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L'écranophile en voix off | L'écranophile en voix off |
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Sources (*) : |
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CinéAnalyse : en déclarant l'exception souveraine | CinéAnalyse : en déclarant l'exception souveraine |
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Ozzy Gorgo - "L'écranophile", Ed : Guilgal, 1988-2019, Page créée le 13 février 2020 - |
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CinéAnalyse : en s'écrivant à même le subjectile | Doubles Vies (Olivier Assayas, 2018) - Dans l'univers vide des lieux communs, le littéraire et le politique font exception, mais sur le mode de la comédie |
CinéAnalyse : en s'écrivant à même le subjectile |
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Tout repose sur la nullité des dialogues et la banalité des situations. Le film n'a rien à dire, si ce n'est que, dans les milieux culturels, il n'y a rien, il ne se passe rien, ils ne pensent rien sur rien. Les couples sont des faux couples qui se font et se défont, les geeks sont des faux écrivains et les écrivains sont des faux geeks, l'écrit se mélange avec l'oral, le livre se transforme en e-book et réciproquement, etc. Mais il y a une exception : l'assistante parlementaire qui croit à ce qu'elle fait. Extrait d'une de ses colères : J'ai aucune raison de bien le prendre [les critiques], je fais un boulot qui est difficile, je le fais du mieux que je le peux, je travaille comme une malade et je me fais insulter (...) T'as entendu le ton, le ton sur lequel on m'a parlé, ce mépris du politique - Tout le monde parle comme ça, maintenant (répond Léonard) - et alors, c'est pas une raison! Inversion des codes. A une époque où tout le monde trompe tout le monde, Valérie qui n'est dupe de rien, pas même des infidélités de son compagnon, a le courage de dire : Tu m'aimes? Parce que moi je t'aime, vraiment! Et on comprend que lui aussi, il l'aime. C'est la fonction de l'exception. Il a beaucoup menti et il en a marre de mentir. Il dit : Je veux rétablir la confiance - et elle le croit. Tout tourne dans le film autour de l'exception. Le flot de parole n'a pas d'autre justification que de permettre l'apparition d'un ilot de confiance, de sincérité, dans cette mer de paroles creuses. Il n'y a pas d'autre naïf dans le film que le couple Léonard / Valérie : le romancier qui ne raconte que sa vie et l'assistante parlementaire qui croit encore en la politique, et l'histoire se termine gentiment par le produit de l'amour : une grossesse, une descendance. On passe sur un autre plan : biologique, généalogique. Léonard ne produit pas que des livres. En définitive ce film est un feelgood movie, un film optimiste malgré tout. La vie continue, elle continuera avec quelque chose en plus.
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Ces discussions interminables sur les technologies, la concurrence du papier et du digital, du durable et de l'immédiat, de la presse traditionnelle et des réseaux, de la culture noble et de l'économie de marché, etc., finissent par se neutraliser. On ne sait plus ce qui s'oppose à quoi, ce qui se distingue de quoi (khôra). L'avenir est impénétrable et les enjeux brouillés. Le film montre cette confusion générale et, en la montrant, il tente de faire exception, il voudrait que cette exception soit la plus banale, la plus naïve. Là où toutes les vies sont doubles, le film choisit de montrer de la façon la plus littérale que de la confusion en acte, du chaos des paroles, peut naître la chose la plus simple (l'amour). Il encourage le spectateur à s'installer lui aussi dans la position de Léonard et de Valérie : un certain degré de naïveté. Ce n'est pas qu'il se fasse des illusions, c'est qu'il se donne le droit de prendre le film tel qu'il est, tel qu'il se présente. Les conversations ne veulent rien dire, mais après tout on peut admettre que le film veuille dire ce qu'il veut dire, sans plus, sans fioritures et ce qu'il veut dire, c'est qu'au bout du chemin on peut toujours revenir vers la simplicité. Le statut de Léonard et Valérie est étrange : ils sont des exceptions, mais des exceptions normatives (être honnête, ne raconter que ce qu'on a vécu, faire ce qu'on dit, se marier, avoir des enfants). Une exception normative est-elle encore une exception? Une norme qui vient mettre un point d'arrêt à une autre norme encore plus normative, est-ce une norme ou une exception? Ici l'exception est incarnée par la seule actrice qu'on pourrait dire débutante, c'est-à-dire pas encore connue du public. En nous noyant sous un flot de vérités contradictoires et de situations invraisemblables, Olivier Assayas fait ressortir l'élement du vivant le plus élémentaire et surtout : le plus imprévisible. Le couple se croyait stérile, il ne s'y attendait pas. Tout se passe comme si quelque chose ou quelqu'un, un démiurge, était passé par là. C'est ici qu'il faut faire intervenir la comédie, car tout ça n'est évidemment pas sérieux. C'est une vaste fumisterie, un vaudeville sans grivoiserie ni rebondissement et un portrait fantasque du monde de l'édition, sans souci de réalisme ni de critique intellectuelle ou sociale. Ceux qui cherchent dans ce film une satire de ce milieu sont passés à côté. Ils n'ont ni vu ni entendu l'éclat de rire qui, à la manière d'un certain Joker, se transforme en petite graine dans l'utérus de Valérie (voir image ci-dessus). Sous cet angle ce n'est peut-être pas un hasard si la rencontre s'est faite entre un romancier et une assistante parlementaire - entre un lieu où l'on peut tout dire (tout ou n'importe quoi) et un autre où tout est à faire. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Films CinemaChrono 2018.AS.SAY CineSouverainHN.LOK ArchiOeuvreSubjectileEL.LKE zm.Assayas.2018 Rang = YASsayasDoubleVieGenre = MH - NP |
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