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Ozzy Gorgo - "L'écranophile", Ed : Guilgal, 1988-2019, Page créée le 12 avril 2018

 

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CinéAnalyse : le moment crucial de la décision

Les Heures sombres (Joe Wright, 2017) - Les décisions majeures s'imposent d'elles-mêmes; aucun calcul, raisonnement ni intérêt ne suffit à les justifier

CinéAnalyse : le moment crucial de la décision
   
   
   
                 
                       

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C'est un film sur la décision. Qui décide quoi? Pourquoi? Qu'est-ce qui fait qu'une décision puisse être acceptée, reconnue comme telle, voire partagée par d'autres ? Le film met en scène ce moment singulier où aucun raisonnement, aucun calcul, aucun intérêt personnel ou collectif, ne peut, à lui seul, justifier la décision. La décision ne se prend pas en pleine lumière, mais dans une semi-obscurité. Si ce film est intitulé Les Heures sombres (Darkest Hour en anglais), ce n'est pas pour rien. Certes les temps étaient sombres, mais le moment singulier ne l'est pas moins. On critiquait Chamberlain pour son indécision. Il fallait un leader, un vrai. Mais qui? Pour faire quoi? C'est à peine si l'on en parle, et le film commence par l'arrivée... d'une nouvelle secrétaire, jeune femme qui risque de perturber les habitudes du vieil homme (mais ne le fait pas). Il faut qu'il soit lui-même, lui dit sa femme, mais quel "soi-même"? demande-t-il. Nous savons déjà qu'il est absolument unique, irremplaçable. Lui seul peut être soutenu par l'opposition. Dès le début, il énonce un principe : il ne veut pas d'une paix honteuse, il veut le combat jusqu'à la victoire. Mais ce qui lui manque est l'essentiel : la crédibilité (y compris pour lui-même). Il faut pour cela que la décision ne soit pas la sienne, qu'elle soit aussi celle du Parlement, celle du peuple, et même celle du roi. Il n'argumente pas, il ne raisonne pas, il commence par mentir, puis il prend d'énormes risques (Dunkerque). Prendre ces risques, dit-il, c'est sa raison d'être, en tant que premier ministre - son statut d'exception. Halifax veut le ramener à la raison, mais il n'est pas là pour ça. Comme le dit le roi, on ne sait jamais ce qui peut sortir de sa bouche. Il est le gardien de la souveraineté britannique qui à chaque instant doit être réaffirmée, redécidée.

La décision est énigmatique. On ne peut ni la voir, ni la prévoir, mais peut-être peut-on la filmer.

 

 

Bien sûr ce n'est que du cinéma. Quand je parle de décision, je ne fais pas allusion à ce qui a eu lieu, j'ignore ce qui s'est passé dans la tête de Churchill, et je suppose que même les meilleurs historiens ne pourraient pas le reconstituer (tout au plus pourraient-ils le raconter). Je parle uniquement du film, de ce que le film en tant que film nous montre au sujet de la décision : un moment d'absolue solitude. Cette descente fictive dans le métro, assez ridicule, n'est pas une consultation du peuple, c'est un appel à l'autre. Pour trancher dans ses doutes, ses hésitations, son bégaiement (au moment où il envisage de négocier avec cet ennemi innommable), il fallait qu'il interroge ce qui était pour lui l'autre absolu. Or cet autre, dans le film, est double : d'un côté le peuple (ou son ersatz, convoqué pour les besoins de la cause), d'un autre côté le roi lui-même, George VI, qui vient appuyer sa décision, la légitimer. Il fallait ce double acquiescement pour que la décision fut prise au moment du plus grand danger, quand il laisse sa chaise vide au cabinet de guerre. En après-coup, il faut montrer la souveraineté même, dans son évidence.

(Résumé trouvé dans Wikipedia).

Se déroulant entre le 9 mai 1940 (la veille de l’offensive allemande) et fin mai 1940, le film se focalise sur le personnage de Churchill et son entourage, en partie par l'œil de sa nouvelle secrétaire privée, chargée de taper télégrammes et courriers. D'abord pressenti comme prochain Premier ministre, Churchill se heurte à une opposition favorable à des pourparlers de paix (en premier Lord Halifax et Chamberlain). Puis on le suit à la tête du gouvernement, dans les affres de la douleur des choix difficiles. Notamment lorsque la guerre éclair refoule les 300 000 hommes de l'armée britannique à Dunkerque, le dos à la mer. Churchill ordonne le sacrifice d'une unité chargée d'une diversion (60e brigade de fusiliers commandée par le brigadier Nicholson à Calais) et la mobilisation des embarcations civiles pour secourir les armées française et anglaise encerclées à Dunkerque : c'est l'« opération Dynamo » qui débute le 26 mai.

Avant son discours devant le parlement, Churchill décide de suivre les conseils du roi George VI, dont il a reçu la confiance : prendre l'avis des gens de la rue et s'appuyer sur eux. Il descend dans le métro pour la première fois de sa vie et effectue la fin du trajet jusqu'au Palais de Westminster. Il y découvre la confiance et la détermination des Britanniques à se battre jusqu'au bout contre le fascisme. Aux questions sur une possible négociation d'un accord de paix, les gens résument leur sentiment par un jamais unanime. Il utilise alors les paroles attribuée à Horatius Coclès dans une ballade de Thomas Babington Macaulay (Lays of Ancient Rome) : « Tôt ou tard la mort arrive à tout homme sur cette terre, et comment mourir mieux qu’en affrontant un danger terrible » qu'un homme achève avec émotion pour lui, …« pour les cendres de ses pères et l’autel de ses dieux ? ». Churchill a la réponse à cette autre décision difficile : transcrire politiquement la résistance et le combat, et ce contre l'avis du cabinet de guerre. Il s'adresse au grand cabinet (membres de son groupe) où il reçoit une ovation (avec les mêmes jamais), puis à la chambre des députés, où même Chamberlain donne son accord à son parti. Voulue par tous, l'union nationale est ainsi réalisée par Winston Churchill.

 


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