[Dans la perspective géométrique, structure formelle de la représentation, le sujet de l'énonciation est à la fois supposé et dénié]

[Le Caravage est, selon Poussin, venu au monde pour détruire la peinture]

Dans la fable "Le loup et l'agneau", c'est l'agneau qui, par un acte de langage, fonde le loup comme souverain

Parler d'un tableau, c'est substituer au plaisir que procurent ses lignes et ses couleurs la jouissance du langage : celle du secret déchiffré et de l'énigme offerte au désir

La bête parlante ouvre un écart à l'origine (espacement, retardement, distanciation); la fable qui raconte son histoire fait venir le langage

Pour apprécier le tableau de Poussin "Les Juifs se regroupant autour de la manne dans le désert", il faut que le regard soit libre, mais il ne faut pas qu'il soit errant

L'expérience de Brunelleschi ne démontre l'équivalence du point de fuite au point de vue que par dénégation de son dispositif spéculaire, soumission du regard à l'oeil

Tous les paradoxes et apories de la représentation moderne sont déjà réunis dans l'Annonciation de Pérouse, par Benedetto Bonfigli (1450-53)

Le tableau d'histoire pose le sujet de l'énonciation comme absent (La Rencontre de Louis XIV et de Philippe IV, par Charles Le Brun, 1660)

Dans "Les bergers d'Arcadie", Poussin montre la transformation du dispositif d'énonciation en récit iconique

Le tableau de Poussin, "Les bergers d'Arcadie" (1637-38) s'interprète lui-même; par quatre mots au centre de la toile, "Et in Arcadia ego", il représente le procès de représentation

Détruire la peinture (Louis Marin, 1977) [DLAP]

La parole mangée, et autres essais théologico-politiques (Louis Marin, 1986) [LPM]

Opacité de la peinture - Essais sur la représentation au Quattrocento (Louis Marin, 2006, première publication en 1989) [ODLP]

Bibliographie de Louis Marin