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NIVEAUX DE SENS : | |||||||||||||||||
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L'écranophile en voix off | L'écranophile en voix off |
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Ozzy Gorgo - "L'écranophile", Ed : Guilgal, 1988-2019, Page créée le 16 septembre 2006 - |
"Zidane" (le film de Philippe Parreno et Douglas Gordon, 2006), a pour thème l'omniprésence du corps et de la voix |
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Pourquoi avoir intitulé le film Un portrait au 21ème siècle? Pour exprimer le fait que le film est un canon, et se veut tel. Ce n'est pas un canon sportif, ni un canon de beauté, c'est un canon filmique. Il est (le film) aussi typique qu'une statue antique. Il nous donne le canon d'une certaine esthétique qui est celle d'un certain art contemporain, dont il est déjà considéré comme un chef d'oeuvre. Son véritable sujet (au film) n'est pas un sportif (Zidane), mais la façon de faire un film, voire la bande-son comme objet d'exposition. Les artistes conceptuels Philippe Parreno et Douglas Gordon se prennent eux-mêmes pour sujets. D'ailleurs les commentaires (souvent admiratifs), qui ne sont pas vraiment des critiques de cinéma (ni de sport), soulignent avant tout la performance technique : des talents de réputation mondiale (le directeur de la photographie, le cadreur, le mixeur, le monteur - il n'y a évidemment plus de scénariste, et le réalisateur est un artiste, pas un auteur de film), 17 caméras synchronisées prêtées par l'armée américaine et/ou 32 caméras numériques, "mêlant différents formats du Super 35 mm à la haute définition pour une projection finale en scope". La conjonction de ces compétences vaut bien la performance sportive de l'homme dont le portrait humano-cinématographique remplace celui des dieux du stade qui ne sont plus qu'une référence très lointaine. Autour de Zidane - qui n'est qu'un prétexte, le film nous montre comment, aujourd'hui, on fabrique un film. Le 21ème siècle est portraitisé comme celui où l'espace (vocalisé) est construit à partir du vécu immédiat d'un homme, transformé, combiné, incrusté jusqu'à devenir le portrait d'un monde audiotechnovisuel. |
Que serait un film où l'omniprésence vocale se désintéresserait totalement de la parole? A peu près ça. Zidane a à peine besoin d'une voix, car sa voix à lui, c'est un corps. Le film porte sur le corps de Zidane : il respire, sue, court, crache... Entièrement concentré sur le ballon comme une bête surveillant sa proie, attentif uniquement au jeu, traversé de part en part par les bruits du stade qui ne sont qu'une extension de ce corps, étranger à tout ce qui pourrait l'éloigner du ballon, Zidane est une caisse de résonance. La voix reconstituée n'est pas sa voix à lui, c'est un artefact entièrement fabriqué (une bande-son), un dispositif technique, une combinaison de montage, d'écriture, de sonorités, de bruitage, de musique et de synchronisations. ll y a effacement radical de la voix subjective sous l'instrumentalisation.
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Le film oppose deux types de montages : celui des télévisions organisé autour des règles du jeu dans leur continuité temporelle et spatiale (le trajet du ballon); celui des réalisateurs (artistes conceptuels), autour du corps du joueur, en résonance avec le public et le stade. Ce ne sont pas deux représentations d'un même match, ce sont deux réalités, qui construisent toutes deux leur propre référent. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Films CinemaChrono 2005.PA.RRE ProPresenceDH.KJD zm.Gordon.2005 Rang = YParrenoGenre = MH - NP |
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